Incidence et facteurs associés aux douleurs aiguës post-opératoires après chirurgie pour endométriose pelvienne profonde : cohorte rétrospective à l’hôpital Jeanne de Flandre du CHU de Lille
- Endométriose
- douleur aiguë
- analgésie préemptive
- multimodale
- Endométriose
- Douleur postopératoire
- Chirurgie gynécologique
- Analgésie
- Complications chirurgicales
- Endométriose
- Douleur postopératoire
- Procédures de chirurgie gynécologique
- Analgésie
- Langue : Français
- Discipline : Médecine. Anesthésie Réanimation
- Identifiant : 2024ULILM120
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 24/05/2024
Résumé en langue originale
Introduction : Avec une prévalence proche de 10%, l’endométriose représente aujourd’hui un véritable enjeu de santé publique. En cas d’endométriose pelvienne profonde (EPP) invalidante, un traitement chirurgical est parfois indiqué pour exérèse des lésions par coelioscopie. Les douleurs postopératoires en chirurgie gynécologique bénigne (principalement post-hystérectomie) sont de mieux en mieux décrites, avec notamment un bénéfice de l’analgésie multimodale, et de l’analgésie préemptive (avant l’incision). Néanmoins, peu de données existent sur l’incidence et l’impact éventuel de la stratégie anesthésique sur la douleur aiguë après chirurgie d’EPP. L’objectif de ce travail était de déterminer l’incidence et les facteurs associés à ces douleurs aiguës en post-opératoire. Matériel et Méthodes : Étude observationnelle, rétrospective, monocentrique, sur 2 ans (2020- 2021), ayant fait l’objet d’une déclaration à la CNIL sous le numéro DEC23-199. Les critères de jugement principal et secondaire étaient respectivement : une échelle numérique (EN) > 3 en SSPI, puis durant les 24h post-opératoires. Toutes les données ont été recueillies à l’aide des dossiers informatisés des patientes. Après analyse bivariée (test du Khi2 ou de Fischer pour les variables qualitatives, test de Student ou de Mann-Whitney pour les variables quantitatives), les facteurs dont la p-value était inférieure à 0,1 étaient introduits dans un modèle de régression logistique multivariée. Résultats : 238 patientes étaient inclues. Celles-ci avaient en moyenne 36 ans, 10% étaient sous antidépresseurs et 11% sous gabapentinoïdes. L’incidence de la douleur aiguë était de 24% en SSPI et de 57% dans les 24h. L’intervention durait en moyenne 120 minutes, avec 25% d’hystérectomies et 23% de résections digestives associées. 49% recevaient une analgésie préemptive, principalement par AINS (32%), MgSO4 (19%) et néfopam (16%). Les résultats de l’analyse bivariée sont présentés en annexe. Après analyse multivariée, seule l’utilisation peropératoire de morphiniques par voie intrathécale était associée à une EN>3 en SSPI (OR = 0.40 IC95% [0.21;0.76], p=0.005). Une tendance protectrice non significative de l’analgésie préemptive était observée (OR=0.58 IC95%[0.30;1.11], p=0.09). Par ailleurs, seule la survenue d’une EN>3 en SSPI était associée à une EN>3 dans les 24h (OR=3.21 IC95% [1.53;6.73], p=0.002). Conclusion : Après chirurgie pour EPP, l'incidence de douleur aiguë post-opératoire semble en accord avec les données disponibles en chirurgie gynécologique. La réalisation d’une injection intrathécale de morphiniques semble être l’élément le plus efficace pour réduire l’incidence des douleurs aiguës en SSPI. Le recours à une analgésie préemptive tendrait à réduire ces douleurs, mais l'absence de significativité statistique pourrait être liée à des effectifs insuffisants et/ou à l'hétérogénéité des antalgiques utilisés. Par ailleurs, la survenue d’une douleur aigüe en SSPI semble être l'élément le plus fortement associé à la douleur aiguë dans les 24h post-opératoires, suggérant que la gestion analgésique peropératoire pourrait avoir davantage d'impact sur ces douleurs que la stratégie post-opératoire. Au vu des données prometteuses publiées récemment sur l'efficacité d'une analgésie préemptive, une étude prospective évaluant son impact sur la douleur postopératoire de chirurgie d'EPP au cours d’un protocole anesthésique standardisé semble pertinent pour compléter ces résultats.
- Directeur(s) de thèse : Gonzalez-Estevez, Max
AUTEUR
- Six, Martin