Ressenti et attitude des internes en médecine générale du Nord-Pas-de-Calais à la demande de soins de leurs proches ?
- Médecin généraliste
- proches
- soins
- relation médecin malade
- Résidents (médecine)
- Relations médecin-patient
- Internat et résidence
- Relations médecin-patient
- Langue : Français
- Discipline : Médecine générale
- Identifiant : 2024ULILM105
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 16/05/2024
Résumé en langue originale
Introduction : 56 % des généralistes pensent qu’il ne faut pas soigner ses proches mais 96 % le font quand même (1), des difficultés dans le vécu de cette situation sont ressenties pour 92% médecins (2). L’interne est un médecin en formation travaillant sous la responsabilité d’un médecin sénior. Quels sont les ressentis et les attitudes qu’adoptent les internes face aux difficultés que peut représenter la prise en charge des proches ainsi que voir quelles stratégies ils utilisent pour y faire face. Méthode : Etude qualitative par des entretiens individuels semi-dirigés auprès d’internes de médecine générale avec retranscription et anonymisation des résultats. Analyse des entretiens selon la méthode théorisation ancrée, codage manuel sur Excel avec triangulation des résultats. Résultats : 10 internes ont été interrogés. L’interne veut que son intervention soit ponctuelle, non engageante. Il ne veut pas interférer dans le travail de l’équipe soignante et conseille d’avoir un rôle de soutien. L’interne est vu comme une figure rassurante et facile d’accès, il se sent parfois utilisé comme solution de facilité. Il ressent une contrainte morale l’obligeant parfois à intercéder aux demandes. Répondre aux demandes peut être source de stress et risque d’impacter sa relation avec le proche. L’interne ressent des obstacles techniques, des difficultés identitaires et a des tabous sur sa prise en charge. La difficulté principale de garder son objectivité malgré l’affect. Le refus est redouté, l’interne usera de stratégies afin de ne pas céder sans refuser de façon directe. L’expérience a permis à l’interne de prendre plus de recul, de moins hésiter et d’émettre d’avantages de réserves à soigner ses proches. Conclusion : La prise en charge du proche est une entité avec une infinité de choix. Le ressenti et le positionnement des internes varient en fonction la nature de la demande, du demandeur, du lien affectif qui relie les protagonistes, l’environnement commun, du cadre (physique, médico-légal), de l’interne notamment par la spécificité de son statut. Le ressenti et le positionnement vont s’impacter entre eux. Pour répondre l’interne devra garder son objectivité, cela nécessite du professionnalisme qui passe par la formalisation de la demande qui peut se faire par l’accès à un cadre de soins, chose qui est restreinte chez l’interne. Face à ces défis les internes sont réticents à prendre en charge leurs proches dans des situations complexes ou pour un suivi malgré la contrainte ressenti.
- Directeur(s) de thèse : Descamps, Thibaut
AUTEUR
- Chraa, Ratib