• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2024ULILM100
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 30/04/2024

Résumé en langue originale

Contexte : La dépression du post-partum touche 10 à 15% des femmes et moins de la moitié d’entre elles sont diagnostiquées. Elle entraine des conséquences maternelles et familiales majeures, le suicide représentant la deuxième cause de mortalité maternelle dans les pays développés. L’OMS recommande son dépistage par le biais d’outils d’aide au dépistage validés. Comment les médecins généralistes de la métropole lilloise dépistent-ils la dépression du post-partum ? Méthode : Il s’agissait d’une analyse qualitative s’inspirant d’une approche inductive générale. Onze médecins généralistes ont été rencontrés d’Avril à Septembre 2023, au cours d’entretiens semi-dirigés, jusqu’à l’obtention de la suffisance des données. L’échantillonnage était raisonné à variation maximale. Après une retranscription authentique et anonyme, l’analyse a été effectuée à l’aide du logiciel Nvivo® V14. Un double codage du verbatim a été effectué. Résultats : Face aux freins maternels identifiés, les médecins généralistes recherchaient des signes évocateurs de dépression maternelle à chaque rencontre, principalement au cours des consultations pédiatriques. En suivant leur intuition, certains posaient des questions ciblées, d’autres privilégiaient l’observation. Ils n’utilisaient pas d’outils d’aide au dépistage, jugés chronophages ou non adaptés. Afin de favoriser le dépistage, les médecins proposaient l’émergence d’une consultation qui lui serait dédiée. Ils souhaitaient favoriser la coordination entre professionnels de santé ainsi que la délivrance d’informations sur l’existence de la dépression du postpartum dès la grossesse, le carnet de santé pouvant être un outil à exploiter. Conclusion : L’analyse a permis de comprendre que les pratiques de dépistage reposent sur les expériences de chaque médecin, en l’absence de recommandations détaillées. Informer les professionnels de santé et les mères sur l’existence de la dépression du post-partum et les enjeux du dépistage semble essentiel. Un temps d’échange suffisant étant nécessaire à la confidence, l’entretien post-natal précoce pourrait favoriser le dépistage et pourrait faire l’objet d’une présentation aux médecins pour aider à sa mise en application. Afin d’en optimiser les bénéfices, des réseaux de soins coordonnés devraient être identifiés, en s’inspirant du modèle britannique.