• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2014LIL2M277
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 12/09/2014

Résumé en langue originale

Le trouble bipolaire est l’une des dix pathologies les plus invalidantes classées par l’OMS, en raison des complications et du risque suicidaire qu’il implique. Le trouble bipolaire à début précoce, quant à lui, cristallise la majorité des facteurs de risque de passage à l’acte médicolégaux et d’incarcération. Les pathologies mentales sont surreprésentées en milieu carcéral, mais peu d’études portent sur les spécificités du trouble bipolaire, et aucune sur les intrications entre bipolarité à début précoce et incarcération. Afin de répondre aux questions soulevées par ces constats, nous avons examiné la littérature française et internationale, et illustré nos propos d’une vignette clinique et du compte rendu de notre visite à l’établissement pour mineurs de Quiévrechain. Nous avons constaté que la prévalence de patients bipolaires en milieu carcéral est forte (environ 6 %), qu’ils sont davantage confrontés à la justice et sujets aux récidives. Ils présentent un risque de commettre des infractions violentes plus grand, qui est très fortement corrélé aux abus de substances comorbides. Leur prise en charge est entravée par les nombreuses contraintes inhérentes au milieu carcéral. Concernant les troubles bipolaires à début précoce, la clinique de l’impulsivité et celle de la libération instinctuelle y sont davantage marquées, et l’élévation de l’humeur est souvent remplacée par l’irritabilité et l’agressivité. Les comorbidités addictives sont encore plus fréquentes, et le pronostic globalement moins bon, avec plus de suicides et tentatives de suicide. Des substrats génétiques et neuro-anatomiques sous-tendent ce trouble. Les erreurs diagnostiques sont fréquentes à l’adolescence, notamment avec des troubles schizophréniques ou apparentés. À l’instar des troubles bipolaires de l’adulte, ils sont plus fréquemment confrontés à la justice, même si les études à ce sujet sont très rares. D’autres études pour comprendre l’intrication entre trouble bipolaire à début précoce et incarcération doivent être menées. Des soins adaptés aux contraintes du milieu carcéral, des mesures pour remédier à l’incarcération pléthorique de ces patients, et bien sûr des pistes thérapeutiques doivent être envisagés. À cet égard, différents algorithmes, échelles de dépistage et outils pronostiques doivent être évalués dans les travaux à venir.

Résumé traduit

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