• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2024ULILM066
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 16/04/2024

Résumé en langue originale

Introduction : La prévention du suicide est un enjeu clé de santé publique. Approfondir les connaissances sur les facteurs influençant le choix d’une méthode de suicide permet d’orienter les stratégies de prévention de manière plus ciblée et efficace. Les conduites suicidaires par ingestion de caustique sont rares, mais exposent à de lourdes séquelles, souvent irréversibles, voire fatales. L’objectif de cette thèse est d’explorer le profil socio-démographique et cliniques des patients suicidants par ingestion de caustique, ainsi que les caractéristiques de ces gestes suicidaires. Méthode : Revue de la littérature et étude descriptive d’une cohorte de 126 patients, hospitalisés entre 2013 et 2023 au sein du pôle de Médecine Intensive et Réanimation du CHU de Lille suite à une ingestion volontaire de caustiques. Résultats : La littérature a montré que cette population se distingue des patients suicidants par d’autres méthodes. Ils présentent un âge plus élevé et ratio homme/femme plus équilibré. Le taux d’antécédents et de comorbidités psychiatriques est, comme dans les autres méthodes, élevé. Les résultats de notre étude corroborent les caractéristiques préalablement identifiées dans la littérature et révèlent l’existante d’autres variables pertinentes. Une proportion notable de patients présente en effet des caractéristiques pouvant être associés à une réduction d’autonomie, telles que des maladies chroniques, des déficiences sensorielles ou motrices, mais aussi des troubles cognitifs. Discussion : Nos résultats suggèrent que le recours à l’ingestion de produit caustique comme méthode de suicide résulte d’une absence d’autres méthodes de suicide disponibles et d’une facilité d’accès à ce moyen Conclusion : Il est indispensable de réduire l’accès aux produits caustiques, plus particulièrement chez les individus manifestant les caractéristiques identifiées. Ce constat ouvre la voie à de futures recherches s’intéressant à la conception d’une organisation des soins psychiatriques permettant de systématiser la restriction d’accès aux produits caustiques chez les patients les plus à risque.