• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2014LIL2M272
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 11/09/2014

Résumé en langue originale

Marilyn Monroe (1926-1962) et Amy Winehouse (1983-2011) : un demi-siècle sépare les décès prématurés de ces deux icônes de la culture populaire. Cinquante ans au cours desquels la place des troubles limites de la personnalité dans la pratique psychiatrique s'est considérablement agrandie. Ce travail propose d’explorer la psychopathologie borderline au regard de ces deux destins célèbres, sans céder toutefois à la tentation d’un diagnostic post mortem. Le matériel utilisé regroupe diverses sources biographiques ainsi que plusieurs écrits personnels de Marilyn Monroe et Amy Winehouse. Dans les deux cas, on retrouve une angoisse de perte d’objet, une tendance à la dépendance, des relations anaclitiques, un Idéal du moi grandiose et une prédominance du clivage sur le refoulement. Marilyn Monroe souffre principalement des symptômes d’une dépression limite. Son organisation psychique est centrée sur l’instabilité maternelle, l’absence du père, le vide symbolique et sa solution imaginaire. Du côté d’Amy Winehouse, la problématique addictive et les passages à l’acte sont au premier plan. On retrouve une identification à la figure du père, une fixation au sadisme oral et un recours antidépressif à la création artistique. Ces différences cliniques sont en partie dues à l’hétérogénéité du groupe des états limites. Au sein de cet ensemble, Marilyn Monroe pourrait représenter le pôle « en intériorité » du fonctionnement limite, proche de la névrose hystérique, où le « dedans » (scène psychique) contient encore une partie des représentations. L’externalisation des affects se fait principalement dans l’autre (relations intenses et instables). A l’opposé, Amy Winehouse pourrait incarner le pôle « en extériorité », proche de la psychose et de la psychopathie, où l’externalisation dans le corps (scarifications, anorexie-boulimie, addictions graves) demeure le mode défensif quasi exclusif face aux conflits et pulsions. Au delà d’une double polarité de l’état limite, cet écart clinique témoigne de l’influence des bouleversements socio-historiques du XXe siècle sur l’expression des pathologies psychiatriques. La diminution quantitative des cas de névrose et l’augmentation des cas limites semblent liées à une nouvelle organisation sociale qui valorise le narcissisme. Le désaveu de la fonction paternelle explique en partie la dévaluation du symbolique au profit de l’imaginaire. Le sujet conflictuel a laissé place au sujet déficitaire, l’OEdipe au Narcisse.

Résumé traduit

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