• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2024ULILM029
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 14/03/2024

Résumé en langue originale

Contexte : La téléconsultation a connu un essor majeur ces dernières années, encouragée par les arrêtés de 2018 qui définissent les actes de télémédecine et la pandémie de COVID- 19. Elle a permis aux médecins de suivre leurs patients tout en instaurant une forme de barrière numérique. Celle-ci ne permettant pas l’examen physique, geste technique participant à l’expertise médicale. Malgré tout, elle bénéficie d’une opinion favorable auprès des patients et des professionnels de santé. Cette étude a pour but d’explorer comparativement le ressenti d’un médecin et de son patient suite à une téléconsultation, sur l’absence d’examen physique, et l’impact que cela pourrait avoir sur la pratique médicale et sur la relation médecin-patient. Méthode : Il s’agit d’une étude qualitative en miroir avec une approche phénoménologique. Elle a été réalisée à l’aide d’entretiens semi-dirigés auprès de médecins généralistes installés dans le Nord-Pas-de-Calais et un de leur patient, à la suite d’une téléconsultation. Résultats : L’échantillon est composé de 7 médecins généralistes et de 6 patients. Les motifs de téléconsultations étaient variés : renouvellement de traitement, suivi de pathologies chroniques, demandes administratives ou analyse d’examens complémentaires. Les médecins favorisaient l’utilisation des téléconsultations pour des patients qu’ils connaissaient. Elle était jugée efficace pour des consultations centrées sur le dialogue. L’impact de l’absence d’examen physique était perçu comme minime tant par les médecins que par les patients. Les médecins semblaient à l’aise avec l’absence d’examen lorsqu’ils avaient vu récemment leur patient. Il existait une divergence d’opinion parmi les médecins concernant l’aspect systématique de l’examen physique, certains le considérant comme essentiel pour une prise en charge complète, d’autres estimant que l’écoute attentive des symptômes rapportés peut suffire pour certains motifs. En cas d’incertitude ou d’inconfort lié à l’absence d’examen, la téléconsultation était annulée et un rendez-vous présentiel était rapidement programmé. Les patients interrogés considèrent que la téléconsultation permet une extension logique de la relation existante. En revanche, les médecins ont ressenti un manque de proximité, une difficulté à établir une relation approfondie, et l’impression d’une interaction plus transactionnelle. Discussion : Dans le cadre d’une téléconsultation adaptée, l’absence d’examen physique n’est pas perçue comme un manque. Les médecins craignent une relation plus transactionnelle. Par contre, les patients n’y voient aucun changement. Cabines et plateformes de téléconsultation ont été évoquées comme une possible solution aux déserts médicaux par des patients. Les médecins, eux, s’inquiètent des soins fournis sans connaissance préalable du patient. Une analyse des perceptions des médecins et des patients ayant utilisé ces modes de consultations serait intéressante.