Titre original :

Allogreffe de cellules souches hématopoïétiques pour les patients adultes atteints de leucémies aiguës évolutives au CHU de Lille : étude rétrospective sur 10 ans avec analyse de l'intensité des soins en fin de vie en cas de décès

Mots-clés en français :
  • Allogreffe de cellules souches hématopoïétiques
  • leucémie aiguë
  • fin de vie

  • Cellules souches hématopoïétiques
  • Leucémie aigüe
  • Accompagnement de la fin de vie
  • Transplantation de cellules souches hématopoïétiques
  • Leucémies
  • Soins terminaux
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Hématologie
  • Identifiant : 2023ULILM247
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 27/09/2023

Résumé en langue originale

Contexte : pour les patients atteints de leucémies aiguës non contrôlées par les traitement standards, l’allogreffe constitue le meilleur espoir de rémission. Ce traitement est toutefois controversé pour ces patients qui n’obtiennent une survie prolongée que dans une minorité de cas. Les conditions de fin de vie de ceux, nombreux, qui décèdent à l’issue de cette procédure, sont mal connues. Objectifs : cette étude a pour objectif de décrire le devenir post-greffe de ces patients, en termes de survie, de complications ou de rechute, et en termes d’intensité des soins en fin de vie, le cas échéant. Méthode : nous avons réalisé une étude de cohorte rétrospective et monocentrique au CHU de Lille, incluant les patients adultes allogreffés pour une leucémie aiguë évolutive entre 2010 et 2020, soient 92 patients (80 atteints de LAM et 12 de LAL). Résultats : la survie globale médiane était de 6.3 mois pour l’ensemble de notre cohorte, avec une survie globale à 2 ans de 30.1% et 25%, respectivement, pour les patients atteints de LAM ou de LAL. A 5 ans, ces chiffres étaient de 20% et 0%. Une blastose médullaire <10% et le recours à un donneur alternatif, comparé à un donneur géno-identique, étaient les seuls facteurs ayant un impact positif sur la survie. A 2 ans, l’incidence de rechute était de 46.4% (42% pour les patients ayant une LAM et 75% pour ceux ayant une LAL), et la mortalité non liée à la rechute était de 30.8% (31.7% pour les patients ayant une LAM et 25% pour ceux ayant une LAL). 16.4% des patients ont présenté une GvH aiguë de grade III-IV, et 19.8% une GvH chronique modérée à sévère. Sur les 78 patients décédés, 86.5% sont décédés en milieu hospitalier et 39.2% en réanimation, 32% ont reçu une ventilation invasive dans les derniers jours de vie, et 28.2% ont été hospitalisés continuellement entre la greffe et le décès. Le recours à une équipe de soins palliatifs était documenté pour 21.8% des patients décédés. Les indicateurs d’intensité des soins médicaux en fin de vie étaient significativement plus défavorables pour les patients décédés sans avoir présenté de rechute de la leucémie. Conclusion : notre étude souligne la multiplicité des enjeux autour des parcours d’allogreffe de ces patients au pronostic défavorable. L’anticipation des décès survenant alors que la maladie n’est pas en rechute, dans le cadre d’une démarche de planification des soins futurs, apparait particulièrement délicate.

Résumé traduit

Contexte : pour les patients atteints de leucémies aiguës non contrôlées par les traitement standards, l’allogreffe constitue le meilleur espoir de rémission. Ce traitement est toutefois controversé pour ces patients qui n’obtiennent une survie prolongée que dans une minorité de cas. Les conditions de fin de vie de ceux, nombreux, qui décèdent à l’issue de cette procédure, sont mal connues. Objectifs : cette étude a pour objectif de décrire le devenir post-greffe de ces patients, en termes de survie, de complications ou de rechute, et en termes d’intensité des soins en fin de vie, le cas échéant. Méthode : nous avons réalisé une étude de cohorte rétrospective et monocentrique au CHU de Lille, incluant les patients adultes allogreffés pour une leucémie aiguë évolutive entre 2010 et 2020, soient 92 patients (80 atteints de LAM et 12 de LAL). Résultats : la survie globale médiane était de 6.3 mois pour l’ensemble de notre cohorte, avec une survie globale à 2 ans de 30.1% et 25%, respectivement, pour les patients atteints de LAM ou de LAL. A 5 ans, ces chiffres étaient de 20% et 0%. Une blastose médullaire <10% et le recours à un donneur alternatif, comparé à un donneur géno-identique, étaient les seuls facteurs ayant un impact positif sur la survie. A 2 ans, l’incidence de rechute était de 46.4% (42% pour les patients ayant une LAM et 75% pour ceux ayant une LAL), et la mortalité non liée à la rechute était de 30.8% (31.7% pour les patients ayant une LAM et 25% pour ceux ayant une LAL). 16.4% des patients ont présenté une GvH aiguë de grade III-IV, et 19.8% une GvH chronique modérée à sévère. Sur les 78 patients décédés, 86.5% sont décédés en milieu hospitalier et 39.2% en réanimation, 32% ont reçu une ventilation invasive dans les derniers jours de vie, et 28.2% ont été hospitalisés continuellement entre la greffe et le décès. Le recours à une équipe de soins palliatifs était documenté pour 21.8% des patients décédés. Les indicateurs d’intensité des soins médicaux en fin de vie étaient significativement plus défavorables pour les patients décédés sans avoir présenté de rechute de la leucémie. Conclusion : notre étude souligne la multiplicité des enjeux autour des parcours d’allogreffe de ces patients au pronostic défavorable. L’anticipation des décès survenant alors que la maladie n’est pas en rechute, dans le cadre d’une démarche de planification des soins futurs, apparait particulièrement délicate.

  • Directeur(s) de thèse : Coiteux, Valérie

AUTEUR

  • Bauschert, Loïc
Droits d'auteur : Ce document est protégé en vertu du Code de la Propriété Intellectuelle.
Accès libre