• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Ophtalmologie
• Identifiant : 2023ULILM428
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 27/10/2023

Résumé en langue originale

Contexte : Lorsque nous observons notre environnement, nous percevons habituellement sa configuration globale avant d’en identifier les composants. Cette dynamique perceptive appelée « effet de précédence globale » a été démontrée avec des stimuli composites (par exemple, une grande lettre composée de la répétition de petites lettres). L’objectif de cette étude était d’évaluer si l’altération du champ visuel périphérique liée au glaucome primitif à angle ouvert pouvait affecter la perception de la configuration globale, et par conséquent éliminer l’effet de précédence globale. Méthode : Nous avons présenté en vision centrale quatre combinaisons de lettres composites variant aléatoirement selon trois tailles angulaires à une population constituée de trois groupes : patients atteints de GPAO, témoins sains appariés sur l’âge et témoins sains jeunes. Les participants avaient pour instruction de détecter une lettre cible prédéfinie et pouvant apparaitre aléatoirement au niveau global (grande cible) ou au niveau local (petite cible) selon un paradigme go/no-go. Résultats : On observait un « effet de précédence globale » pour tous les groupes concernant les stimuli de petite taille angulaire (4°), avec des temps de réponse plus courts lorsque la cible était présentée au niveau global (grande lettre). La précision des patients n’était pas significativement différente du hasard pour la cible locale (p = 0.41), suggérant des difficultés à identifier les petites lettres. L’augmentation de taille angulaire des stimuli composites entrainait un changement de l’avantage global vers un « effet de précédence locale », avec des temps de réponse plus courts pour la cible locale dans tous les groupes. La précision des patients n’était pas significativement différente du hasard pour la cible globale concernant les stimuli de moyenne taille (8° ; p = 0.71) et grande taille (12° ; p = 0.70), suggérant des difficultés à percevoir la configuration globale. Conclusion : Les patients atteints de GPAO semblent présenter des difficultés de perception à différentes échelles spatiales. La reconnaissance des cibles locales pourtant présentées en vision fovéolaire serait affectée par une plus grande sensibilité à l’encombrement (crowding). La reconnaissance des configurations globales pourrait être altérée par la diminution de sensibilité dans le champ visuel périphérique liée au glaucome primitif à angle ouvert.