• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2023ULILM063
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 07/04/2023

Résumé en langue originale

Contexte : Les sportifs de haut niveau (SNH) représentent une population, bénéficiant d’un suivi médical obligatoire, qui a été étudiée à plusieurs reprises par rapport à ses comorbidités psychiatriques, en particulier les troubles de l’humeur. Cependant, les études françaises s’inté-ressant au devenir des anciens sportifs de haut niveau, après l’arrêt de leur carrière sportive sont rares, et en particulier celles concernant le risque d’épisode dépressif caractérisé (EDC). L’objectif principal de ce travail est de calculer la prévalence de l’EDC chez les anciens SHN français. Les objectifs secondaires sont de rechercher des facteurs de risque d’EDC dans cette population (sexe, sports individuels vs sports collectifs, retraite volontaire vs retraite involontaire, accompagnement vs non accompagnement dans la transition). Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude épidémiologique, observationnelle, descriptive, transversale, monocentrique nationale. Nous avons inclus dans l’étude une population d’anciens SHN ayant été inscris sur les listes ministérielles de sportifs de haut niveau élite ou sénior entre 2016 et 2021, et ayant arrêté la pratique sportive en compétition. L’envoi d’un auto-questionnaire à la population cible par courriel, via les fédérations sportives ou directement aux SHN retraités concernés, a permis de recueillir des données sociodémographiques sur les participants, des informations sur leur pratique sportive, des informations sur leur arrêt de carrière, et leur accompagnement au moment de la retraite, et a permis de calculer la prévalence d’EDC via le remplissage de l’inventaire de dépression de Beck (BDI-II). Résultats : La prévalence de l'EDC était de 27,6 % parmi les 152 sujets analysés dans l'étude. On distinguait 14,5% d'EDC d'intensité légère, 7,2 % d’intensité modéré, et 5,9% d’intensité sévère. Parmi les facteurs de risque analysés, il n'y avait pas de différence significative lié au sexe ou à l’accompagnement. Il y avait un risque d’EDC significativement plus élevé chez les sujets ayant pris leur retraite involontairement. La première raison de retraite involontaire était la blessure. Conclusion : Les anciens SHN sont une population à risque de dépression, et l’arrêt de carrière semble être un moment de vulnérabilité, en particulier pour ceux partant à la retraite de manière involontaire. Une consultation d’après carrière, avec une évaluation des troubles psychiatriques les plus courants, serait pertinente dans cette population.