• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2023ULILM487
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 14/12/2023

Résumé en langue originale

Introduction : Les troubles des conduites alimentaires (TCA) touchent plus de 600 000 adolescents et jeunes adultes en France. L’évolution de la prise en charge est marquée par des rechutes dans plus 50% des cas. La guérison est souvent lente dans ces troubles chroniques. Leur impact est considérable sur la santé physique et psychique des personnes atteintes mais aussi sur leur qualité de vie, leur vie affective, sociale, professionnelle et familiale. Ils sont responsables d’une surmortalité importante par rapport à la population générale (de 2 à 10% à 10 ans selon le TCA). Un diagnostic rapide et une prise en charge précoce adaptée en améliorent le pronostic. Le médecin généraliste, en tant que professionnel de premier recours a alors un rôle fondamental dans leur prise en charge. L’objectif principal de ce travail de recherche est de faire l’état des lieux sur les représentations, connaissances et vécu qu’ont les médecins généralistes de leur place au sein du modèle existant dans la prise en charge des TCA. Matériel et méthodes : L’analyse est qualitative, se voulant phénoménologique, avec entretiens semi-dirigés auprès de médecins généralistes installés en libéral dans le Nord-Pas-de-Calais. Les entretiens sont retranscrits par verbatims puis analysés à l’aide du logiciel N Vivo 14. Le codage permet de catégoriser plusieurs idées en sous-thèmes puis grands thèmes. Résultats : L’échantillon est composé de 13 médecins généralistes. Bien que les TCA représentent une faible part de la patientèle des MG, ils estiment avoir toute leur place dans la prise en charge de ceux-ci notamment dans le repérage. Néanmoins, se sentir en capacités de suivre et d’orienter ces patients est vécu comme difficile, de par un manque de connaissance théorique, par un manque de connaissance des structures et offres de soins spécialisées dans le périmètre d’exercice mais également par un manque de communication avec les divers spécialistes. Conclusion : Au cours de sa carrière, tout médecin généraliste sera confronté à des patients souffrant de TCA. Son rôle dans cette prise en charge complexe, nécessitant multidisciplinarité, patience et temps, est central. Être mieux formé à leur repérage, l’orientation et le suivi, tout comme ne pas être considéré comme simple somaticien mais bel et bien être intégré dans la prise en charge du trouble. Ce, notamment en faisant davantage de liens avec les spécialistes en promouvant la formation entre pairs par l’échange de pratiques professionnelles, semblent des points primordiaux. Ne pas omettre également l’importance de l’intégration de la famille dans les soins, et la place qu’à le MG au sein des familles. Améliorer la communication, la visibilité et l’accès aux informations et dispositifs d’aide apparait comme nécessaire. Reste le problème récurrent de moyens et de personnel qualifié, restreignant le développement de projets concrets.