• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2023ULILM474
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 07/12/2023

Résumé en langue originale

Contexte : Une enquête réalisée en novembre 2019 par InfoVac auprès de médecins généralistes et pédiatres montrait que les freins à la proposition du vaccin contre le méningocoque de sérogroupe B (BEXSERO®) aux parents étaient principalement l'absence de recommandation officielle et l'absence de remboursement. Or, en juin 2021, la Haute Autorité de Santé a recommandé la vaccination de tous les nourrissons, et ce vaccin est remboursé depuis avril 2022. Méthode : L’objectif de cette thèse était de réaliser un état des lieux de la vaccination avec évaluation de l’impact des recommandations et du remboursement du BEXSERO® sur la pratique des médecins généralistes libéraux du Nord-Pas-de-Calais. Nous avons effectué une étude observationnelle rétrospective par envoi d’un questionnaire anonyme aux médecins généralistes, en novembre 2022, ainsi qu’un recueil de cas réels en janvier 2023 aux urgences pédiatriques du CHU de Lille. Résultats : 158 réponses ont été analysées. La population comprenait 51% de femmes, 67% de médecins universitaires, 50% ayant 15 à 30% d’activité pédiatrique, 46% ayant une pratique plutôt urbaine et 89% strictement libérale. Après recommandation et remboursement, 87% prescrivaient le BEXSERO® systématiquement ou souvent, 8% rarement, et 5% jamais. On a retrouvé une augmentation de 51% des prescriptions « systématique/souvent » après recommandation (p<0,001) et une augmentation de 57% après remboursement (p<0,001). On retrouvait que plus de femmes (p<0,05) et plus de médecins exerçant depuis moins de 10 ans (p<0,05) prescrivaient le vaccin. Le schéma vaccinal recommandé était proposé par 64% des médecins. Seuls 11% des médecins étaient favorables à la réalisation de 3 injections lors de la même visite, et 49% prescrivaient du Paracétamol systématiquement. Parmi les nourrissons de notre recueil éligibles à recevoir une première dose de BEXSERO® remboursée, seuls 61% avaient reçu au moins une dose. Conclusion : La recommandation et le remboursement du BEXSERO® ont permis de modifier considérablement les pratiques en augmentant significativement sa prescription. Des études ont montré qu’une protection croisée existerait contre d’autres sérogroupes (notamment le W) et contre le gonocoque, soulignant de nouveau son intérêt en termes de santé publique. Afin d’améliorer la couverture vaccinale, la question de son obligation se pose. Par ailleurs, un vaccin pentavalent ABCWY est en cours de développement ce qui pourrait simplifier les programmes de vaccination et améliorer ainsi la prescription.