• Langue : Français
• Discipline : Pharmacie
• Identifiant : 2023ULILE154
• Type de thèse : Doctorat de pharmacie
• Date de soutenance : 24/10/2023

Résumé en langue originale

Les Entérobactéries Productrices de Carbapénémases (EPC) représentent un problème de Santé publique majeur en France avec un coût financier non négligeable. L’objectif de notre étude est d’identifier les profils de patients les plus à risque d’acquisition en hospitalisation en situation épidémique afin de moduler les conditions de leur prise en charge et réduire l’impact de la résistance. Une revue systématique de la littérature selon la méthodologie PRISMA a été menée sur les bases Pubmed, Science Direct et Cochrane. Ont été inclus les articles étudiant exclusivement des patients adultes ayant acquis le portage d’une EPC au cours de l’hospitalisation ou de la situation épidémique étudiée et comparés à des témoins correspondant à des patients contacts indemnes hospitalisés lors de la même période. Les différents facteurs de risque évoqués dans les publications ont été étudiés et ceux retrouvés dans 4 articles ou plus ont fait l’objet d’une méta-analyse. On obtient 12 articles mentionnant 229 facteurs de risque. L’âge et le sexe ne semblent pas être associés au risque d’acquisition au contraire des scores prédictifs de la mortalité à court terme. L’insuffisance rénale chronique et le diabète obtiennent aussi un odds ratio significativement élevé en méta-analyse. Le fait d’occuper un lit ou une chambre occupée précédemment par un porteur constituent aussi des facteurs de risque, ainsi que les procédures invasives respiratoires et digestives et la transplantation hépatique. Au cours de l’hospitalisation, l’usage des antibiotiques à activité anti-anaérobie est associé à l’acquisition d’une EPC. Aucun facteur ne peut être considéré comme protecteur bien que le cancer ait un odds ratio de 0,82 non significatif en méta-analyse. Les facteurs de risque peuvent être reliés à différents aspects de la prise en charge comme la modulation du microbiote et du mycobiote intestinal par l’antibiothérapie, la modification des pratiques soignantes lors de la confrontation à certains profils patients et l’impact du milieu hospitalier en tant que réservoir environnemental. Bien qu’une étude pratique soit nécessaire pour compléter cette revue et élucider l’étiologie de ces facteurs de risque, leur diversité justifie l’usage d’une approche pluridisciplinaire type One Health dans la lutte contre cette antibiorésistance.