• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Néphrologie
• Identifiant : 2023ULILM242
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 26/09/2023

Résumé en langue originale

Contexte : Face à une perte de greffon, la retransplantation rénale préemptive est un objectif idéal à atteindre pour limiter les retours en dialyse. La réinscription préemptive est le paramètre modifiable majeur de réussite d’un tel projet. L’objectif de cette thèse est de décrire le parcours de réinscription sur liste des patients greffés rénaux à Lille et d’analyser les facteurs associés à une évocation de la retransplantation et une réinscription plus précoces. Méthode : Deux cohortes rétrospectives ont été constituées selon l’évènement d’intérêt. Pour l’analyse de l’évocation de la réinscription, la cohorte 1 inclut l’ensemble des patients adultes primo-transplantés à Lille entre 2007 et 2018, dès la première mesure de DFGe (Débit de Filtration Glomérulaire estimé) < 30 mL/min/1,73m². Pour la réinscription effective sur liste, la cohorte 2 inclut les mêmes patients pour lesquels une réinscription a été évoquée, dès la première mesure de DFGe < 20 mL/min/1,73m². Les facteurs de risque de ces évènements ont été analysés par un modèle de Cox. Résultats : Parmi les 299 patients de la cohorte 1, la réinscription sur liste a été évoquée pour 140 d’entre eux, pendant un suivi médian de 7 ans (IIQ : 5 – 9,7), soit une incidence cumulée de 15,7% (IC 95% : 12,1 – 20,4) à 1 an. La cohorte 2 est constituée de 102 patients, dont 47 ont été réinscrits avec un délai médian de 1,7 ans (IIQ : 1 – 3,2), soit une incidence cumulée de 10,8% (IC 95% : 6,1 – 18,6) à 1 an. Huit patients ont été réinscrits de façon préemptive. Les sujets jeunes, masculins et immunisés contre le HLA de classe 1 étaient les plus à risque de se voir évoquer la réinscription, alors que ceux avec un antécédent de virémie à BK virus, un DFGe très altéré, et qui ont perdu leur greffon pendant le suivi étaient les plus à risque d’être réinscrits. Conclusion : Le taux de réinscriptions (dont préemptives) sur liste de transplantation reste relativement faible dans la région, probablement en lien avec l’absence de parcours de soins individualisé ou de protocole établi. Le développement ou l’optimisation d’outils de prédiction de la perte du greffon permettrait d’apporter une information éclairée aux transplantés quant à la nécessité de recourir à une réinscription préemptive face à une évolution prévisible péjorative.