• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2023ULILM184
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 30/06/2023

Résumé en langue originale

Introduction Les troubles de l’usage de substances (TUS) et les pathologies duelles sont surreprésentés en population carcérale, que ce soit à l’entrée en prison ou en cours de détention. En France, il n’existe pas d’étude sur la période qui précède la libération, alors que la période qui suit la sortie d’incarcération constitue une période de vulnérabilité avec une surmortalité principalement liée à des overdoses. Cette thèse avait pour objectifs de mesurer la prévalence des TUS et des pathologies duelles chez les hommes à la sortie de maison d’arrêt (MA) et d’identifier les facteurs qui y sont associés. Matériel et méthode Cette étude transversale, menée en France métropolitaine entre septembre 2020 et septembre 2022, a interrogé 586 hommes au sein de 26 MA au moment de leur libération. La prévalence des TUS (alcool, et substances illicites) et des pathologies duelles identifiées via le Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI) ont été calculées. Des modèles de régression logistique multivariés ont permis d’identifier les facteurs associés. Résultats Au total, 49,0 % des personnes détenues présentaient un TUS (alcool ou substance illicite). La prévalence était de 21,5 % pour l’alcool et de 39,6 % pour les substances illicites. La prévalence des pathologies duelles était quant à elle de 29,4 %. Les antécédents de traumatisme dans l'enfance étaient significativement associés à la présence d’un TUS et à la présence d’une pathologie duelle. L’existence d’une mesure pénale en tant que mineur, et l’absence d‘activité professionnelle antérieure à l’incarcération étaient associées à l’existence d’un TUS. Les violences vécues pendant l’incarcération étaient associées significativement à l’existence d’une pathologie duelle. Conclusion Notre étude montre des prévalences élevées de TUS et de pathologies duelles au sein de la population carcérale sortante. Une étude longitudinale permettrait d’explorer l’effet de l’incarcération sur la santé mentale et notamment sur l’évolution des troubles addictologiques en prison.