• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2023ULILM102
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 09/05/2023

Résumé en langue originale

Contexte : Lors de la pandémie de COVID-19, pour la première fois, les patients ont pu réaliser des tests biologiques de dépistage remboursés sans prescription médicale. Les plateformes de contacttracing se sont chargées de contacter les patients positifs pour leur délivrer un arrêt de travail, leur conseiller de s’isoler et d’informer leur médecin traitant. Cela a constitué une rupture du parcours de soins traditionnel du patient. L’objectif principal de notre étude était de déterminer les modalités de transmission des résultats des tests COVID-19 aux médecins traitants des Hauts-de-France. Méthode : Il s’agit d’une étude quantitative descriptive transversale par questionnaire envoyé par mail aux médecins des Hauts-de-France. Les critères d’inclusion étaient : être déclaré médecin traitant, exercer en libéral et dans les Hauts-de-France et être dans le répertoire des médecins de l’URPS. Résultats : Nous avons analysé 166 questionnaires. Pour les tests PCR, 36,7% des médecins traitants disaient n’être jamais ou rarement informés des résultats. Ils étaient 80,1% à l’affirmer pour les tests antigéniques et 20,6% pour les tests sérologiques. Les laboratoires et les infirmiers étaient ceux qui transmettaient le plus de tests aux médecins traitants (d’après 23,8% et 21,3% des répondants). Les tests antigéniques étaient transmis par le patient lui-même pour 62,9% des médecins. Pour 21% d’entre eux, un décès aurait pu être évité pour au moins un de leur patient s’ils avaient été prévenus du résultat. Pour 79% des médecins traitants, les patients n’auraient jamais ou rarement compris la consigne de l’Assurance Maladie de prévenir leur médecin traitant du résultat de leur test. Discussion : Les résultats de notre enquête révèlent un défaut majeur de transmission des résultats des différents tests COVID-19 aux médecins traitants durant la crise sanitaire avec un impact sur la prise en soins et une perte de chance pour les patients. Les difficultés techniques rencontrées par les effecteurs dans le cadre de la coordination des soins expliquent en partie les faibles taux de transmission. Notre étude illustre que de nombreux progrès sont encore à réaliser pour une meilleure collaboration des professionnels de santé autour du patient. La gestion de cette crise sanitaire interroge également la place laissée à la médecine de ville qui n’a pas pu exercer pleinement son rôle de prévention et de premier recours pour le patient.