• Langue : Français
• Identifiant : ULIL_SMIA_2022_035
• Faculté/Ecole : Santé
• Date de soutenance : 06/07/2022
• Type de mémoire : Mémoire de Master
• Discipline : Psychiatrie et santé mentale (IPA)

Résumé

CONTEXTE : La France compte environ 70 000 personnes détenues, largement exposées aux troubles psychiatriques, aux addictions mais aussi aux comorbidités telles que les pathologies infectieuses, cardiaques, les cancers, hépatites et infections sexuellement transmissibles. Les soins en prison, assurés actuellement en France par les unités sanitaires en milieu pénitentiaire (USMP), constituent un enjeu prioritaire de santé publique et doivent être de qualité équivalente à ceux prodigués en population générale. OBJECTIF : L’objectif de cette étude est d’identifier des stratégies d’amélioration de la qualité des soins au sein de l’USMP du CP de Lille Annoeullin, du Pôle de Psychiatrie, Médecine légale et Médecine en milieu pénitentiaire du CHU de Lille. Ce travail vise également à discuter de la compatibilité des pistes ainsi dégagées avec les missions d’une infirmière pratique avancée (IPA). MÉTHODE : Les stratégies d’amélioration ont été identifiées, dans une perspective de recherche-action, à partir des écarts constatés entre les recommandations du guide méthodologique relatif à la prise en charge sanitaire des personnes placées sous main de justice et les pratiques observées en ce qui concerne l’offre et le parcours de soins, l’accessibilité, la coordination des soins et les aspects de prévention et d’éducation à la santé. RÉSULTATS : Les résultats mettent en évidence plusieurs écarts entre pratique et recommandations. En effet, l’offre de soins accessible aux personnes détenues apparait relativement étayée mais plusieurs difficultés d’accessibilité sont aussi observées. Les parcours de soins sont émaillés de ruptures multifactorielles qui compromettent parfois la continuité et la sécurité des soins. En particulier, la dichotomie entre soins dits « psychiatriques » et « somatiques » retentit sur la qualité des transmissions d’informations et de la prise en soins des comorbidités, pourtant fréquentes en milieu pénitentiaire. CONCLUSION Au total, il apparait que l’implantation d’une infirmière pratique avancée (IPA) au sein de l’USMP pourrait permettre d’éviter plusieurs des écueils identifiés dans ce travail et ainsi permettre d’optimiser les soins aux personnes détenues au centre pénitentiaire de Lille-Annoeullin. En favorisant le recours aux soins et en optimisant la coordination des prises en charge, l’IPA pourrait contribuer à limiter les ruptures mais aussi à inscrire les projets de soins dans une perspective de santé plus globale.

Résumé traduit

CONTEXT : France has around 70,000 prisoners, widely exposed to psychiatric disorders, addictions but also to comorbidities such as infectious and cardiac pathologies, cancers, hepatitis and sexually transmitted infections. Prison care, currently provided in France by prison health units (USMP), is a priority public health issue and must be of equivalent quality to that provided to the general population. OBJECTIVE : The objective of this study is to identify strategies for improving the quality of care within the USMP of the CP of Lille Annoeullin, Pole of Psychiatry, Forensic Medicine and Medicine in the penitentiary environment of the University Hospital of Lille. This work also aims to discuss the compatibility of the leads thus identified with the missions of an advanced nurse practitioner (ANP). METHOD : The strategies for improvement have been identified, from a research-action perspective, based on the discrepancies observed between the recommendations of the methodological guide relating to the health care of persons placed in the hands of the justice system and the practices observed with regard to the supply and course of care, accessibility, coordination of care and aspects of prevention and health education. RESULTS : The results highlight several discrepancies between practice and recommendations. Indeed, the health care available to detainees appears relatively well supported, but several accessibility difficulties are also observed. Care pathways are punctuated by multifactorial disruptions that sometimes compromise the continuity and safety of care. In particular, the dichotomy between so-called “psychiatric” and “somatic” care affects the quality of the transmission of information and the treatment of comorbidities, which are nevertheless frequent in the penitentiary environment. CONCLUSION All in all, it appears that the establishment of an ANP within the USMP could make it possible to avoid several of the pitfalls identified in this work and thus make it possible to optimize the care of people detained in the penitentiary center of Lille-Annoeullin. By promoting the use of care and optimizing the coordination of care, ANP could help to limit ruptures but also to place care projects in a more global health perspective.