• Langue : Français
• Identifiant : ULIL_SMOR_2023_016
• Faculté/Ecole : Médecine
• Date de soutenance : 13/06/2023
• Type de mémoire : Mémoire de Master
• Discipline : Mémoire d'Orthophonie

Résumé

L’origine phonologique de la dyslexie développementale est fortement soutenue par la littérature scientifique. Cependant, des hypothèses visuo-attentionnelles émergent depuis quelques années, dont celle d’un empan visuo-attentionnel réduit. Cette dernière suggère que les personnes dyslexiques peuvent traiter simultanément moins d’éléments visuels distincts que les individus normo-lecteurs. Cette hypothèse est encore discutée dans la littérature scientifique du fait de son intrication potentielle avec les difficultés phonologiques. Dans cette étude, nous entreprenons de déterminer l’existence ou non d’un déficit d’empan visuo-attentionnel chez des enfants dyslexiques de neuf à quatorze ans, dans des contextes langagier (lettres) et non langagier (symboles) au moyen d’une tâche ne nécessitant pas de réponse verbale. L’expérimentation a été conduite auprès de six enfants dyslexiques et huit enfants normo-lecteurs d’âge moyen similaire, à qui nous avons proposé des tâches de lecture, de phonologie et d’empan visuo-attentionnel. Nos premiers résultats révèlent une absence de déficit significatif de l’empan visuo-attentionnel chez les enfants dyslexiques ainsi qu’une indépendance entre les résultats aux tâches d’empan visuo-attentionnel et ceux aux tâches phonologiques. Les analyses effectuées paraissent réfuter l’hypothèse causale du déficit d’empan visuo-attentionnel dans la dyslexie et corroborent plutôt l’origine phonologique de ce trouble du langage écrit. Ce mémoire constitue les prémices d’une étude plus approfondie qui permettra de valider ou non certaines méthodes d’évaluation et de remédiation actuellement employées en clinique orthophonique.

Résumé traduit

The phonological origin of developmental dyslexia is strongly supported by the scientific literature. However, visual-attentional hypotheses have surfaced in recent years, including the reduced visual-attention span hypothesis. The latter suggests that dyslexic individuals can process fewer distinct visual elements simultaneously than normo-readers individuals. This hypothesis is still debated in the scientific literature because of its potential interaction with phonological difficulties. In this study, we aimed to determine the existence or absence of a visual attention span deficit in dyslexic children aged nine to fourteen, in language (letters) and non-language (symbols) contexts, by means of a non-verbal response task. The experiment was conducted on six dyslexic children and eight normo-readers of similar average age, who were given reading, phonological and visual attention span tasks. Our initial results show that there is no significant deficit in visual attention span in dyslexic children and no correlation between visual-attentional and phonological skills. These analyses refute the causal hypothesis of a visual attention span deficit in dyslexia and corroborate instead the phonological origin of this written language disorder. This dissertation is the beginning of a more in-depth study that will validate or not some of the assessment and remediation methods currently used in speech therapy clinics.