Comment devient-on lecteur expert ? : étude de la mise en place des réseaux neuraux de la lecture chez l’enfant
- Apprentissage ; lecture ; syllabe ; conscience phonémique ; composante N170
- Learning ; reading ; syllable ; phonemic awareness ; N170 component
- Langue : Français
- Identifiant : ULIL_SMOR_2022_001
- Faculté/Ecole : Médecine
- Date de soutenance : 03/06/2022
- Type de mémoire : Mémoire de Master
- Discipline : Mémoire d'Orthophonie
Résumé
L’acquisition des correspondances graphèmes-phonèmes (CGP) permet l’apprentissage de la lecture. D’après la théorie du mapping phonologique, cette acquisition permettrait une spécialisation cérébrale pour l’écrit observable en électroencéphalographie grâce à la composante N170. L’amplitude de cette composante est plus importante en réponse à des stimuli visuels langagiers que non langagiers. Comparativement au phonème, peu d’études ont analysé le rôle de la syllabe dans l’apprentissage des CGP et la spécialisation cérébrale pour l’écrit. L’hypothèse du pont syllabique (Doignon-Camus & Zagar, 2014) postule que préalablement à la constitution des CGP, il existerait l’élaboration d’un lien entre les graphèmes et des unités phonologiques plus grandes que les phonèmes, les syllabes. Ce mémoire a donc pour objectif d’identifier quelle unité langagière est la plus pertinente dans cet apprentissage : le phonème ou la syllabe. Pour ce faire, deux entraînements ont été proposés à des enfants prélecteurs : l’un ciblait les conversions lettres-phonèmes et l’autre les conversions lettres-syllabes. Les pré- et post-tests consistaient en des mesures comportementales, évaluant la lecture et ses prérequis, et électrophysiologiques, évaluant la spécialisation cérébrale pour l’écrit. Les résultats préliminaires obtenus sont en faveur de notre hypothèse. Les prérequis à l’apprentissage de la lecture se sont améliorés pour les deux participants inclus suite à leur entraînement « lettres-syllabe ». De plus, une spécialisation cérébrale pour l’écrit a été retrouvée chez le participant prélecteur et celle-ci était plus marquée en réponse à des stimuli langagiers par rapport à des stimuli non langagiers. Cette étude sera prolongée afin d’inclure plus de participants et de pouvoir comparer les résultats obtenus selon le groupe d’entraînement.
Résumé traduit
The acquisition of grapheme-phoneme correspondences (GPC) allows the learning of reading. According to the phonological mapping theory, this acquisition would allow a cerebral specialization for print that can be observed in electroencephalography thanks to the N170 component. The amplitude of this component is greater in response to language than to non language visual stimuli. Compared to the phoneme, few studies have investigated the role of the syllable in PGC learning and brain specialization for print. The syllable bridge hypothesis (Doignon-Camus & Zagar, 2014) postulates that prior to the formation of PGCs, there would be the development of a link between graphemes and phonological units larger than phonemes, syllables. The aim of this thesis is therefore to identify which language unit is the most relevant in this learning process: the phoneme or the syllable. In order to do so, two training sessions were proposed to pre-reader children: one targeted letter-phoneme conversions and the other letter-syllable conversions. The pre- and post-tests consisted of behavioral measures, assessing reading and its prerequisites, and electrophysiological measures, assessing brain specialization for print. The preliminary results obtained support our hypothesis. The prerequisites for learning to read improved for the two participants included following their "letter-syllable" training. Moreover, a cerebral specialization for print was found in the pre-reader participant and this was more marked in response to language stimuli than to non language stimuli. This study will be extended to include more participants and to be able to compare the results obtained according to training group.
AUTEUR
- Berbain, Layla