• Langue : Français
• Discipline : Chirurgie dentaire
• Identifiant : 2022ULILC091
• Type de thèse : Doctorat de chirurgie dentaire
• Date de soutenance : 09/12/2022

Résumé en langue originale

La réalisation de cette thèse a été effectuée en binôme avec Bérénice Frys. L’ ostéonécrose des maxillaires (ONM) est un effet indésirable rare des inhibiteurs de la résorption osseuse (IRO), tels que les bisphosphonates (BP), pouvant être administrés pour traiter une ostéoporose. Le risque de développer une ONM parmi la population ostéoporotique traitée par BP serait compris entre 0,001 et 0,1%. La grande hétérogénéité des incidences d’ONM retrouvée dans la littérature pourrait être expliquée par la variabilité des cofacteurs généraux ou dits locaux (bucco-dentaires). Ainsi le but de cette étude est d’évaluer au sein d’une population de patients ostéoporotiques traités par BP et ayant présenté une ONM, l’incidence de ses différents cofacteurs généraux et locaux ainsi que leur impact sur la gravité d'atteinte clinique et radiologique, sur la symptomatologie et sur l’évolution clinique de l’ONM. Une étude observationnelle, rétrospective et monocentrique a été menée sur l’ensemble des patients vus en consultation multidisciplinaire de suivi des ONM réalisée au CHU de Lille entre juin 2005 et septembre 2022. L’incidence des facteurs généraux et locaux a été évaluée au sein de cette population et en fonction de la gravité d'atteinte clinique et radiologique, de la symptomatologie et de l’évolution clinique de l’ONM. Une population de 50 patients présentait une ONM à la suite d’un traitement par BP pour ostéoporose, dont 96% étaient des femmes. L’âge moyen au moment de la première consultation était 74,2 ans. Les cofacteurs retrouvés incluaient une mauvaise hygiène bucco-dentaire (89,4%), la présence de carie (69,4%), l’alvéolyse radiographique supérieure à 50 (60,4%). La durée moyenne de traitement par BP était de 7,8 années. L’ONM survenait à la suite d’une avulsion dentaire dans 68% des cas et se situait majoritairement à la mandibule (75,5%). Une consommation de corticoïdes et une hormonothérapie a été retrouvée pour respectivement 46% et 30% des patients. L’étude confirme les principaux facteurs généraux connus et déjà décrits dans la littérature et les recommandations professionnelles tout en insistant sur d’autres facteurs locaux intéressants comme la survenue de carie ou la présence d’une perte osseuse alvéolaire. L’ensemble de ces données conforte l’idée de la nécessité d’une prise en charge et d’un suivi régulier chez le chirurgien-dentiste pour la prévention et la réalisation des soins carieux et parodontaux dès que nécessaire chez la population ostéoporotique traitée par bisphosphonates.