Titre original :

Troubles du désir sexuel chez la femme : une étude qualitative explorant l'expérience sensible et les représentations de 19 patientes dans le Nord-Pas-de-Calais

Mots-clés en français :
  • Santé sexuelle
  • trouble de l’intérêt ou de l’excitation sexuelle féminine
  • trouble du désir sexuel hypoactif
  • médecin généraliste
  • représentations, soins primaires

  • Troubles sexuels féminins
  • Consultation médicale
  • Dysfonctionnements sexuels psychogènes
  • Santé sexuelle
  • Relations médecin-patient
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine générale
  • Identifiant : 2023ULILM067
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 11/04/2023

Résumé en langue originale

Introduction : La sexualité fait partie intégrante de la bonne santé. Le trouble du désir est la dysfonction sexuelle féminine la plus fréquente. Il reste peu abordé en consultation de médecine générale. Les travaux récents ont amené à l’inscrire dans le DSM-V comme une insuffisance du fonctionnement physiologique, sans tenir compte des facteurs socioculturels. L’objectif de ce travail était d’explorer le plus largement possible les représentations et l’expérience sensible du trouble du désir sexuel féminin, chez les patientes exprimant cette plainte en médecine générale. Méthode : Etude qualitative transversale par entretiens semi-dirigés auprès de 19 patientes. L’échantillonnage a été réalisé selon la stratégie « raisonnée théorique ». Le recrutement s’est déroulé en deux phases (initialement directement en consultation de médecine générale, secondairement par l’intermédiaire d’un affichage en salle d’attente). Les verbatims d’entretien ont fait l’objet d’une analyse inductive inspirée de la théorisation ancrée. Résultats : Une baisse de désir est majoritairement décrite comme une fluctuation non pathologique par les femmes concernées. Elle est source de souffrance lorsqu’elle est durable dans le temps ou lorsqu’elle a un impact délétère sur la conjugalité. Le développement d’une attitude proactive d’entretien du désir est fréquent chez les patientes interrogées. Les facteurs d’influence du désir sexuel féminin sont multiples et leurs interactions sont complexes et singulières. Les injonctions sociétales multiples et parfois paradoxales sur la base de représentations patriarcales ancrées dans l’inconscient collectif imposent aux femmes un modèle normatif de sexualité peu désirable. La majorité des patientes interrogées estiment que le médecin généraliste a un rôle clé à jouer dans la problématique du désir. Prévention, dépistage, solutions concrètes et coordination pluridisciplinaire sont attendus; idéalement sur un temps de consultation spécifiquement dédié. Une relation médecin-patiente fondée sur la confiance et une attitude d’écoute bienveillante, dénuée de jugement, sont des déterminants majeurs dans l’abord de cette question. Conclusion : Les femmes font état d’un modèle sociétal normatif de la sexualité peu désirable. Une baisse de désir n’est pathologique que lorsqu’elle est durable dans le temps, qu’elle a un impact délétère sur la conjugalité ou qu’elle est source de souffrance. Cette problématique fait partie des prérogatives du médecin généraliste. Celui-ci, pour y répondre, doit être capable d’intégrer l’ensemble des facteurs d’influence du désir et leurs interactions, dans une modélisation singulière et holistique centrée patiente.

  • Directeur(s) de thèse : Serron, Guillaume

AUTEUR

  • Dandois, Sofia
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