Titre original :

Vécu du psychiatre pendant un soin sans consentement : une étude qualitative auprès de professionnels exerçant en métropole lilloise

Mots-clés en français :
  • Contrainte
  • soins sans consentement
  • vécu

  • Hospitalisation psychiatrique sans consentement
  • Mesures de contrainte des patients
  • Psychiatres
  • Traitement psychiatrique involontaire
  • Études d'évaluation comme sujet
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Psychiatrie
  • Identifiant : 2023ULILM064
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 07/04/2023

Résumé en langue originale

Introduction : Les mesures de soins sans consentement ont accompagné la psychiatrie tout au long de son développement. Alors que les recommandations internationales incitent à leur moindre utilisation, voir à leur suppression, elles semblent difficiles à extraire complètement de l'exercice. Elles viennent interroger le professionnel qui y a recours sur sa vision du soin, la place qu'il s'octroie et à laquelle la société le met. Pour mieux comprendre, nous avons interrogé dix psychiatres de la métropole lilloise, notre objectif était d'explorer leur vécu pendant un soin sans consentement. Méthodes : Une étude qualitative à été réalisée entre avril 2022 et janvier 2023, les participants ont été recrutés par échantillonnage raisonné et le recueil des données a eu lieu lors d'entretiens individuels semi-dirigés. Les résultats ont été obtenus par analyse thématique inductive. Résultats : Les praticiens décrivent pendant la mesure un sentiment d'impasse, un état d'hypervigilance avec une pensée opératoire, une sensation de charge psychique et des émotions principalement à valence négative (frustration, tristesse, culpabilité, peur). Ils décrivent une violence inhérente à la pratique qui se situe à trois endroits : celle qui vient du patient, celle qui est infligée par le soignant et la nécessité de contenir cette violence et de la transformer. Le processus de décision fait intervenir une vision conséquentialiste du choix ainsi que l'intuition du praticien qui s'appuie sur l'alliance avec le patient entre confiance et inquiétude, ses expériences, son savoir et les normes dans lequel il évolue. Il y a le sentiment d'être au coeur d'un dilemme moral du fait de la complexité de l'évaluation et de la présence d'injonctions paradoxales. Le travail d'équipe permet de soulager en partie ce malaise mais le psychiatre reste seul décisionnaire, la responsabilité engagée étant la sienne. Conclusion : Il nous paraît intéressant d'adresser plus frontalement les questions éthiques qui surviennent au cours de la pratique, de maintenir et favoriser les espaces institutionnels de discussion et de développer une culture de la prévention de la violence. L'amélioration des conditions de travail et la diversification des alternatives permettent aux soignants de trouver plus de sens à leur exercice.

  • Directeur(s) de thèse : Hendrickx, Marion

AUTEUR

  • Lousteau, Pauline
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