Titre original :

La catatonie agitée est-elle associée au trouble bipolaire

Mots-clés en français :
  • Catatonie
  • agitation
  • trouble bipolaire
  • psychiatrie

  • Catatonie
  • Troubles bipolaires
  • Catatonie
  • Trouble bipolaire
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Psychiatrie
  • Identifiant : 2023ULILM049
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 29/03/2023

Résumé en langue originale

Contexte : La catatonie est un syndrome complexe, qui a été associé à plusieurs troubles psychiatriques, mais qui a également présenté une association avec d’autres pathologies. Les études précédentes de la littérature suggèrent que la catatonie est plus fréquente dans les troubles de l’humeur (troubles bipolaires notamment) que dans les troubles schizophréniques et que la catatonie agitée serait plus associée au trouble bipolaire (notamment la manie) alors que la catatonie non agitée serait plus associée aux troubles dépressifs et schizophréniques. L'objectif de cette thèse est de déterminer si les troubles bipolaires sont plus fréquemment associés aux catatonies de type agité (ou excitées ou hyperkinétiques) que les autres troubles psychiatriques (trouble schizophrénique, trouble schizo-affectif et trouble dépressif) chez une population de patients hospitalisés au Centre Hospitalier-Universitaire (CHU) de Lille pour syndrome catatonique. Matériel et Méthodes : Il s’agit d’une étude observationnelle sur un échantillon de patients présentant un syndrome catatonique, hospitalisés au CHU de Lille depuis 2016. Le diagnostic de catatonie a été établi de manière standardisée selon les critères DSM-5 avec le diagnostic psychiatrique de fond. Des données démographiques et cliniques ont été collectées et les patients ont bénéficié d'un bilan biologique standardisé et d'une IRM cérébrale. Les catatonies ont été classées en catatonie agitée ou non agitée selon la présence du signe de l’agitation, côté de façon initiale dans les critères du DSM-5 de la catatonie. Les fréquences de chaque diagnostic de fond en fonction de chaque type de catatonie ont été comparées entre elles l’aide d’un test du Chi-2 réalisé avec le logiciel JAMOVI. Résultats : La population d’étude comportait 149 patients catatoniques, dont 21% présentaient une catatonie agitée. Les patients bipolaires représentaient 24,2% de la population d’étude, contre 23,5% de patients dépressifs, 16,1% de patients avec trouble schizo-affectif et 11,4% de schizophrènes. 24,8% de patients ont eu un diagnostic de fond autre (démence, encéphalite, diagnostic indéterminé, etc). Les catatonies agitées sont le plus souvent retrouvées chez les patients bipolaires (28,1%), suivis par les patients schizo-affectifs (21,9%), les patients dépressifs (12,5%), et enfin les patients schizophréniques (3,1%). En revanche, les catatonies non agitées sont le plus souvent observées chez les patients dépressifs (26,5%), suivis par les patients bipolaires (23,1%), les patients schizo-affectifs (14,5%) et enfin les patients schizophréniques (13,7%). Le test du Chi-2 réalisé avec 4 degrés de libertés comparant les fréquences des différents troubles psychiatriques en fonction du type de catatonie agitée ou non agitée, n’est pas statistiquement significatif (p=0.128). Cette étude ne permet donc pas d’affirmer qu’il existe une association significative entre le type de catatonie et le diagnostic psychiatrique de fond. Discussion : Certains résultats de l’étude sont conformes à la littérature. Il est retrouvé une fréquence plus élevée de troubles de l'humeur que de troubles schizophréniques chez les patients catatoniques et une proportion plus importante de catatonie agitée chez les patients catatoniques bipolaires et schizo-affectifs, comparé aux patients avec une schizophrénie catatonique. Cependant contrairement aux données de la littérature, on retrouve plus fréquemment une catatonie agitée chez les patients catatoniques dépressifs que chez les patients catatoniques schizophrènes. L’étude présente certaines forces mais aussi plusieurs faiblesses qui pourraient expliquer la non-significativité des analyses, tels que la sélection de l’échantillon et les critères et catégories diagnostiques employés. Conclusion : Cette étude est l'une des premières à examiner les associations quantitatives entre le type de catatonie et les différents troubles psychiatriques. Bien que les analyses comparatives n'aient pas été significatives, de nombreuses données semblent conforter les résultats de la littérature. Le manque de significativité pourrait s'expliquer par divers biais. À l'avenir, il serait intéressant de réaliser une étude multicentrique sur un plus grand échantillon de patients, d'élargir les critères pour la catatonie agitée, de mieux préciser les diagnostics de fond, et d'étudier le pronostic et la prédictibilité de la réponse aux traitements des différents types de catatonies pour chaque trouble psychiatrique.

  • Directeur(s) de thèse : Amad, Ali

AUTEUR

  • Sandu, Florin
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