• Langue : Français
• Discipline : Pharmacie
• Identifiant : 2023ULILE008
• Type de thèse : Doctorat de pharmacie
• Date de soutenance : 13/01/2023

Résumé en langue originale

Dans les années à venir, la population sera amenée à vieillir et la part de personnes âgées dépendantes va augmenter. La prise en charge médicamenteuse de cette population est source d’iatrogénie médicamenteuse du fait de nombreux facteurs de risque tels que le vieillissement physiologique, la polypathologie (et donc la polymédication), la tendance à banaliser les symptômes, et les difficultés rencontrées avec l’observance médicamenteuse. Les EHPAD sont des institutions qui accueillent les personnes âgées dépendantes et qui assurent leur prise en charge globale dont l’administration des médicaments qui est réalisée par les infirmier(ère)s diplômé(e)s d’Etat (IDE). L’administration des médicaments est une étape clé dans le parcours de soin du patient et elle doit se faire selon de bonnes pratiques de préparation et d’administration et en respectant les modalités de prise de chaque médicament. Pourtant, au sein des EHPAD, les contraintes imposées dans l’organisation des soins et la désertification du personnel peuvent nuire à cette bonne administration et provoquer des erreurs médicamenteuses. Un pharmacien au coeur des échanges entre les professionnels de santé d’un EHPAD pourrait améliorer la prise en charge des résidents. C’est que l’on a tenté de démontrer par le biais d’une étude observationnelle rétrospective et monocentrique au sein des 3 unités d’EHPAD (gérées par une PUI) de l’hôpital gériatrique des Bateliers du CHU de Lille. Son objectif était d’évaluer les interventions pharmaceutiques (IP) réalisées auprès de l’équipe médicale (selon l’outil standardisé Act-IP® de la Société Française de la Pharmacie Clinique (SFPC)) après avoir observé l’administration des médicaments par les IDE ainsi que les impacts clinique, économique et organisationnel de ces IP (échelle CLEO® de la SFPC). De janvier à juin 2021, 93 résidents de cet EHPAD ont été inclus dans l’étude. Au moins une IP concernant l’administration des médicaments a été réalisée chez 75 d’entre eux (80,6%). Les problèmes détectés concernaient essentiellement des problèmes de voie et/ou administration inappropriée ou des problèmes d’observance. La majorité des IP portait sur une optimisation des modalités d’administration et sur les 200 IP au total, 125 ont été acceptées (62,5%) par les médecins. Les IP réalisées et acceptées semblent avoir eu un impact clinique, économique et organisationnel positif. Ainsi, le pharmacien, ou tout membre de l’équipe pharmaceutique, qui agit en tant qu’acteur des échanges pluri professionnels autour de la prescription et de l’administration des médicaments semble permettre de limiter l’iatrogénie médicamenteuse. Le pharmacien est garant du bon usage du médicament et il doit s’emparer de ce rôle.