• Langue : Français
• Discipline : Médecine du travail
• Identifiant : 2022ULILM459
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 27/10/2022

Résumé en langue originale

Les risques psychosociaux sont un sujet au coeur de l’actualité. Ces dernières années, la tertiarisation du marché et la flexibilisation du travail ont favorisé l’émergence des contraintes psychosociales en plus des contraintes physiques. L’étude des impacts potentiels des facteurs psychosociaux évolue, que ce soit par une démarche visant à analyser un nombre de plus en plus étoffé de facteurs psychosociaux ou que ce soit par la réalisation d’études longitudinales. L’objectif principal de cette thèse était d’examiner les relations entre un large éventail de facteurs psychosociaux au travail et les troubles du sommeil, l’objectif secondaire étant d’étudier l’intérêt d’utiliser des scores synthétiques pour l’étude de ces relations. Le recours à un échantillon transversal de la base de données Evrest (2018-2019), avec ses quelques 26365 salariés, a permis à cette étude d’être celle, avec cette approche globale, comportant le plus de travailleurs. Des liens ont été observés entre les affections du sommeil et des facteurs psychosociaux tels que l’intensité de travail trop importante, l’exigence émotionnelle élevée, une faible latitude décisionnelle, des rapports sociaux dégradés, des conflits éthiques au travail et l’insécurité de l’emploi. Ces résultats sont dans l’ensemble en accord avec la littérature. La puissance importante de l’étude a par ailleurs permis d’avoir des résultats genrés. Il n’a été observé que peu de disparités en fonction du genre dans les associations entre facteurs psychosociaux et trouble du sommeil. Les divergences mises en évidence portaient sur l’autorité décisionnelle et les conflits de valeur, et pourraient faire l’objet d’investigations futures. L’approche visant à quantifier la prise de médicaments du fait de troubles du sommeil est plutôt novatrice. Les conclusions sont en accord avec la littérature, encore limitée sur le sujet. La morbidité induite par la prise des traitements pourrait être un nouvel argument pour améliorer les conditions de travail et donc la santé des salariés. Enfin, la création de scores pour faciliter l’interprétation des 6 axes de facteurs psychosociaux est intéressante. Les résultats étaient comparables entre les deux méthodes appliquées dans ce travail, mais permettaient avec les scores une lecture simplifiée des résultats.