• Langue : Français
• Discipline : Médecine du travail
• Identifiant : 2022ULILM333
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 05/10/2022

Résumé en langue originale

La souffrance et les risques psychosociaux du monde agricole sont depuis quelques années largment décrits par les medias. Les intoxications volontaires aux produits phytosanitaires ne sont pas rares au sein de la population agricole de France métropolitaine. La région des Hauts-de France est particulierement touchée par ce phénomène, de part ses nombreuses exploitations et ses grandes surfaces de culture. Même si l’utilisation des produits phytosanitaires est strictement réglementée, censée limiter l’application aux seuls usages pour lesquels ils sont homologués, les mécanismes d’action sont bien connus du milieu agricole et parfois amené à être détourné. L’objectif de cette étude est de décrire les cas d’intoxications volontaires par produits phytosanitaires chez les professionnels agricoles pris en charges par le Centre Antipoison des Hauts de France entre 2012 et 2021. Méthode : L’étude est rétrospective, descriptive, monocentrique (CAPTV de Lille), recensant les cas d’intoxications volontaires au produit phytosanitaire dans la population du milieu agricole, survenus du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2021, dans les Hauts de France. Les données démographiques, cliniques et de prise en charge ont été étudiées, extraites du logiciel SICAP du CAPTV de Lille. Résultats : 133 cas ont été inclus dans l’étude pour la période étudiée. Le nombre d’intoxication a tendance à diminuer depuis 2014. Le taux de mortalité est de 7.5%, concernant des hommes dans 9 cas sur 10. L’aldicarbe ou le chlormequat sont les produits les plus utilisés (51.9%) et sont responsables des intoxications les plus graves. Conclusion : Bien que les mesures gouvernementales et européennes réglementent de plus en plus l’utilisation des produits phytosanitaires, la population du milieu agricole dispose toujours d’un accès privilégié à ces substances hautement toxiques. Les intoxications aigües les plus graves, voire létales, sont celles à visée suicidaire. La prise en charge doit être à considérer comme une urgence vitale. La prise en charge médicale de ces diverses intoxications est connue des centres antipoison, et l’évolution clinique est globalement favorable grâce aux moyens disponibles en France.