Titre original :

Intérêt du bilan vasculo-rénal et de l'histologie placentaire dans le suivi des patientes ayant présenté une prééclampsie : analyse d'une filière néphro-obstétricale

Mots-clés en français :
  • Prééclampsie
  • suivi
  • maladie rénale chronique
  • risque cardiovasculaire
  • thrombophilie
  • histologie placentaire

  • Toxémie gravidique
  • Maladies rénales
  • Thrombophilie
  • Pré-éclampsie
  • Maladies du rein
  • Thrombophilie
  • Complications de la grossesse
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Néphrologie
  • Identifiant : 2022ULILM383
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 14/10/2022

Résumé en langue originale

Introduction : La prééclampsie (PE) est une pathologie fréquente, d’expression variée, touchant 3 à 6% des grossesses. Sa physiopathologie est encore imparfaitement comprise, avec de multiples étiologies et facteurs de risques. Ces patientes présentent un risque accru de maladies cardiovasculaires et rénales à long terme. Le suivi et le bilan médical à la suite d’une PE ne fait actuellement l’objet d’aucune recommandation claire. Dans certains centres tels que le CHU de Lille, une filière de suivi néphro-obstétrical est mise en place avec la réalisation d’un bilan biologique de dépistage systématique, mais il existe peu de données dans la littérature évaluant l’intérêt pratique de ce type de filière. Méthodes : Nous avons inclus les patientes ayant présenté un diagnostic de PE entre 2016 et 2021 au CHU de Lille et ayant bénéficié d’une consultation de néphrologie dans l’année après l’accouchement. Les données de la grossesse, du bilan vasculo-rénal ainsi que les données histologiques placentaires ont été comparées selon le phénotype de la prééclampsie décliné en 3 groupes : PE tardive non sévère (groupe A), tardive sévère (groupe B) et précoce (groupe C). Les facteurs associés à l’identification d’une anomalie biologique lors du bilan de dépistage ont été étudiés par régression logistique multivariée. Résultats : 230 patientes ont été incluses. Des stigmates de maladie rénale chronique ont été mises en évidence chez 20.4% des patientes, plus fréquemment dans le groupe de PE tardive non sévère. Une anomalie biologique de coagulation, de thrombophilie ou dysimmunitaire a été identifiée dans 23.3% des cas, plus souvent dans les groupes de PE sévères. Nous disposons de données d’histologie placentaire pour 114 patientes. L’anomalie la plus fréquente est l’avance de maturité villositaire (67.5%) significativement corrélée à la sévérité de la prééclampsie (p = 0.028). Les facteurs significativement associés à la découverte d’une anomalie rénale sont le groupe des PE tardives non sévères, une protéinurie pendant la grossesse élevée et un accouchement par césarienne, tandis que les patientes avec une PE sévère, un antécédent familial de PE, un hématome placentaire ou une artériopathie déciduale présentaient un risque accru de dépister une anomalie biologique prothrombogène. Enfin, 70 grossesses ultérieures ont été analysées dont plus de la moitié a bénéficié d’un traitement préventif avec 28.6% de récidive de PE. Conclusion : La prévalence des anomalies retrouvées lors de ce bilan est importante, largement supérieure à celle de la population générale, et est associée de façon significative au phénotype de la PE. Cette consultation semble être une opportunité importante pour dépister la présence des stigmates de maladie rénale chronique et d’anomalies pouvant favoriser la survenue de la PE, pouvant impacter la prise en charge et la prévention de ces patientes.

  • Directeur(s) de thèse : Hamroun, Aghilès

AUTEUR

  • Boudali, Julie
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