• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2022ULILM420
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 19/10/2022

Résumé en langue originale

Contexte : La pandémie de covid-19 a mobilisé les états et leurs systèmes de santé nécessitant de s’adapter pour endiguer la propagation du virus. Un confinement, mesure sanitaire inédite pour notre ère, a été déclaré en France comme dans d’autres pays afin de limiter la tension sur le système hospitalier. Depuis l’apparition du coronavirus l’usage d’internet et des réseaux sociaux numériques a augmenté. L’utilisation de la messagerie WhatsApp® s’est démocratisée. A l’instar de la population, les professionnels de santé du Douaisis ont formé un groupe de discussion sur cette messagerie à l’initiative des cardiologues pour s’organiser et se soutenir pendant cette période. Matériel et Méthodes : Une étude qualitative a été menée sur l’ensemble du fil de discussion pendant la période du confinement du 17 mars au 10 mai 2022. L’analyse thématique du verbatim a été réalisée par un investigateur principal à l’aide du logiciel de codage NVivo12® et d’une seconde chercheuse pour la triangulation des données. Une rétroaction a été réalisée par un questionnaire Limesurvey® avec une analyse descriptive des données. Résultats : Au total 3493 posts ont été échangés et découpés selon leur sens en 3733 unités de texte réparties dans les différents thèmes ou noeud qui se dégageaient de la discussion. Seuls 3 membres du groupe n’étaient pas médecins et ont peu ou pas participé, 62% étaient docteurs en médecine générale. Ils ont pu s’exprimer à propos du réseau social numérique en tant qu’outil de facilitation des échanges. Ils se sont soutenus face aux bouleversements de la société et ont enrichi leur vision du monde. La confrontation des analyses à propos de la pandémie et de la situation sanitaire leur a permis de donner du sens à cette période. Tisser des liens et partager des émotions permettait de se soutenir psychologiquement et de cibler les besoins spécifiques de certains membres, parfois antérieurs à la crise. L’humour avait une place particulière comme stratégie d’adaptation et pour stimuler les interactions sociales. Le partage de vécu et des retours d’expérience de chacun favorisait la comparaison et l’adaptation de la pratique clinique, les individus développant une expertise collaborative. La cohésion du groupe via les différentes dimensions de la solidarité était moteur d’autonomisation. Les membres prenaient des initiatives et s’organisaient en tant qu’acteurs légitimes afin de répondre au mieux aux missions de santé publique sur leur territoire. L’amplification de la communication favorisait l’organisation des soins, dont hospitaliers, et du parcours patient. Conclusion : Cette netnographie a permis de mettre en évidence la facilité à communiquer via le groupe de discussion. Les lien créés favorisaient la solidarité de ses membres, augmentant de fait leur pouvoir d’agir en tant qu’acteurs de santé du territoire pendant cette période de crise sanitaire. L’expérience est inspirante pour la pratique et pour se préparer aux défis à venir avec réflexivité.