• Langue : Français
• Discipline : Pharmacie
• Identifiant : 2022ULILE139
• Type de thèse : Doctorat de pharmacie
• Date de soutenance : 05/10/2022

Résumé en langue originale

La phytothérapie est une méthode alternative très utilisée chez les patients atteints de cancer. Depuis quelques années son utilisation croissante sous forme de compléments alimentaires est observée chez ces patients. Leur association avec les anticancéreux par voie injectable peut avoir un effet délétère. Les données à disposition des pharmaciens cliniciens pour établir une recherche sur le risque d’interactions médicamenteuses sont généralement issues d’études in vitro ou chez l’animal, limitant l’impact clinique réel de cette interaction chez l’Homme. Une revue systématique de la littérature a été réalisée pour évaluer les études retrouvant un impact clinique chez l’Homme, lié aux interactions entre chimiothérapies et phytothérapies. Les 30 chimiothérapies injectables les plus utilisées au CH de Valenciennes ont été sélectionnées, ainsi que les 20 phytothérapies du livret AFSOS. Notre méthodologie s’est appuyée sur les guides méthodologiques de l’INESS et les critères PRISMA. Nous avons retrouvé 10 études concernant 6 phytothérapies. Cinq études ne mettent pas en évidence de risque d’interaction cliniquement significative entre phytothérapies et chimiothérapies. Les 5 autres montrent une éventuelle toxicité, dont 2 probablement en lien avec une contamination par des toxines. Les 3 études restantes concernent le pamplemousse et le millepertuis, connus pour leurs effets respectifs inhibiteur et inducteur des cytochromes P4503A4. Actuellement, les données de la littérature sur les interactions ayant un impact clinique chez l’homme sont limitées. Le pharmacien clinicien est un professionnel de santé privilégié pour aborder avec le patient et/ou son aidant l’utilisation des phytothérapies. La recherche qu’il doit réaliser pour sécuriser cette utilisation nécessite de combiner plusieurs outils, sites et recherche bibliographique. Il serait intéressant d’évaluer la consommation réelle des phytothérapies des patients d’oncologie pour identifier et adapter plus rapidement les conduites à tenir à proposer aux professionnels intégrés dans leur prise en charge. Une revue de la littérature sur les interactions identifiées entre phytothérapies et les autres traitements anticancéreux oraux serait également nécessaire.