Titre original :

Idées et conduites suicidaires chez les jeunes avec un trouble psychotique émergent : revue de la littérature

Mots-clés en français :
  • Premier épisode psychotique
  • états mentaux à risque
  • suicide

  • Psychoses
  • Psychotiques
  • Suicide
  • Troubles psychotiques
  • Suicide
  • Tentative de suicide
  • Facteurs de risque
  • Revue de la littérature
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Psychiatrie
  • Identifiant : 2022ULILM245
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 20/09/2022

Résumé en langue originale

Contexte : Les idées et comportements suicidaires chez les personnes souffrant de troubles psychotiques constituent un enjeu majeur de santé publique. La plupart des tentatives de suicide surviennent avant ou pendant la première phase du premier épisode psychotique (PEP) (1). Lors du premier contact des patients présentant un PEP avec une unité de soins psychiatriques, la prévalence des idées suicidaires retrouvée dans la littérature varie entre 21 et 50% (2). La présence d’idées suicidaires lors du premier contact avec une unité de soins psychiatriques majore le risque de tentative de suicide à un an avec un facteur 5. Entre 18 et 26% des patients passeraient à l’acte avant ce premier contact et entre 2,9 et 18,2 % des patients après l’entrée dans un PEP(3). Le taux de conduites suicidaires est particulièrement élevé la première année, voire les six premiers mois (4). Des altérations cognitives telles qu’un déficit intellectuel, des troubles des fonctions exécutives, de la mémoire verbale, de la vitesse de traitement, de la cognition sociale et émotionnelle et de la théorie de l’esprit sont retrouvées parmi les patients avec un PEP. Le risque suicidaire important des patients avec PEP pourrait s’expliquer en partie par ces altérations neurocognitives. Enfin, une plus grande impulsivité peut être associée à la présence d’idées suicidaires et à l’acte suicidaire. L’objectif de ce travail était d’explorer la suicidalité dans les psychoses émergentes, plus précisément d’identifier les déterminants des conduites suicidaires, et de proposer une ouverture sur l’amélioration des pratiques d’évaluation du risque suicidaire, ainsi que sur le développement de stratégies thérapeutiques et de prévention. Méthode : Au travers d’une revue de la littérature, nous avons étudié la prévalence et les facteurs de risque de la suicidalité pendant le premier épisode psychotique. Les bases de données consultées sont PubMed, Web of Science, Science Direct, PsycInfo, et PsychArticles. Les motsclés ou termes « MeSH » utilisés étaient : ('first psychosis episode' OR 'at-risk mental state' OR UHR OR ARMS OR CHR OR 'early psychosis') AND suicid*. D'autres études ont été identifiées visuellement à partir des listes de référence des articles qui répondaient aux critères d'inclusion. Résultats : À la lumière des résultats obtenus, il semble que les PEP s’accompagnent d’un risque plus élevé de suicide. Les facteurs de risque majeurs de suicide dans cette population particulière sont classiques : antécédents de tentative de suicide, dépression et abus de substances. Le vécu d'exclusion sociale de la maladie représente également une cible thérapeutique d’intérêt accru, et aussi une perspective de recherche très actuelle. La prise en compte de ces impératifs doit déboucher naturellement sur des études évaluant les stratégies de soins et leur rôle potentiel dans la prévention du suicide. L’exposition importante des patients avec PEP au risque suicidaire pourrait s’expliquer en partie par rapport aux altérations neurocognitives, dont une impulsivité plus marquée, retrouvées chez ces patients. En pratique, chez les patients présentant un premier épisode psychotique, les points suivants doivent être pris en compte : • Un comportement d'automutilation non suicidaire et un comportement impulsif peuvent être associés au risque de tentative de suicide et de suicide réussi. • Certains troubles cognitifs, comme un déficit de la théorie de l'esprit, augmentent la probabilité de tentative de suicide. Identifier clairement les profils neuropsychologiques à haut risque suicidaire peut aider à prévenir les comportements suicidaires lors de la prise en charge précoce des patients. • Les agents de santé devraient être formés à l’identification précoce, à l’évaluation, à la prise en charge et au suivi chez cette particulier catégorie de patients. Conclusion : Lors du premier épisode psychotique le risque de suicide est particulièrement élevé. Les facteurs de risque majeurs de suicide sont : antécédents de tentative de suicide, dépression et abus de substances. Les résultats de cette revue soulignent l'importance d'identifier précocement les profils neuropsychologiques à haut risque suicidaire afin d’améliorer les stratégies de prévention à travers d’une prise en charge multidisciplinaire.

  • Directeur(s) de thèse : Vaglio, Anaïs - Leroy, Arnaud

AUTEUR

  • De Vincenti, Valentina
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