Titre original :

Le protoxyde d’azote à usage récréatif : un problème de santé publique encore méconnu des médecins généralistes

Mots-clés en français :
  • Protoxyde d’azote
  • médecine générale
  • prévention secondaire

  • Protoxyde d'azote
  • Prisonniers -- Soins médicaux
  • Toxicomanes prisonniers
  • Connaissances, attitudes et pratiques en santé
  • Protoxyde d'azote
  • Mésusage de médicament
  • Prisonniers
  • Connaissances, attitudes et pratiques en santé
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine générale
  • Identifiant : 2022ULILM130
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 09/06/2022

Résumé en langue originale

But : Le N2O a été détourné de son usage médical et culinaire vers une consommation récréative pour ses propriétés euphorisantes. Il présente de nombreux effets indésirables qui seraient liés à une inactivation de la vitamine B12. L’objectif de l’étude est de décrire les modes de consommation du N2O, les conséquences et les marqueurs biologiques chez les détenus consommateurs des établissements pénitentiaires lillois. L’objectif secondaire est d’interroger leurs médecins traitants afin d’évaluer leurs connaissances sur le N2O, sa prise en charge et ses retentissements. Méthode : Étude épidémiologique descriptive observationnelle par un questionnaire soumis aux détenus des établissements pénitentiaires lillois arrivants et déclarant avoir déjà consommé du N2O. On interroge les détenus sur leur consommation, les conséquences, les consommations associées et leur alimentation. Un bilan biologique avec vitamine B12 et homocystéine est réalisé puis contrôlé à 1 mois après une éventuelle supplémentation en vitamine B12. Ensuite on contacte les médecins traitants des consommateurs interrogés pour évaluer leurs connaissances sur le N2O, ses effets indésirables et sa prise en charge. Résultat : Un détenu sur quatre a déjà consommé du N2O, 40% chez les moins de 25 ans. Les consommateurs de N2O sont jeunes, consomment des bonbonnes de N2O dans des quantités, sur une durée et à des fréquences variables. Ils consomment en groupe et ne se sentent pas dépendants. Les symptômes neurologiques sont décrits dans 72% des cas avec en majorité des paresthésies. Plus la quantité de N2O consommée est grande plus les symptômes sont fréquents. Peu de consommateurs ont consulté un médecin. Ils consomment rarement des drogues qualifiées de dures mais plutôt du tabac, de l’alcool et du cannabis. Les résultats biologiques montrent un déficit en vitamine B12 pour 58,2% et une homocystéine augmentée pour 65,2% des consommateurs de N2O. Les médecins traitants de ces consommateurs connaissent le phénomène du N2O à usage récréatif mais l’évoquent rarement en consultation. Ils connaissent une partie des effets indésirables mais ne connaissent pas la prise en charge à proposer. Conclusion : Le N2O à usage récréatif est source de nombreux effets indésirables principalement neurologiques avec un retentissement biologique. Les médecins généralistes ont un rôle majeur de repérage, de dépistage, de prise en charge et de prévention auprès des jeunes et méritent d’être mieux informés sur le N2O.

  • Directeur(s) de thèse : Guichard, Jean-Claude

AUTEUR

  • Thumerel, Miléna
Droits d'auteur : Ce document est protégé en vertu du Code de la Propriété Intellectuelle.
Accès libre