• Langue : Français
• Discipline : Pharmacie hospitalière
• Identifiant : 2022ULILE088
• Type de thèse : Doctorat de pharmacie
• Date de soutenance : 23/09/2022

Résumé en langue originale

Le risque de surdosage en opioïdes est un véritable enjeu de santé publique, sous-estimé en France. Le nombre de bénéficiaires de TSO augmente chaque année. En 2017 ce nombre avoisinait les 180 000. Le risque premier est celui de décès par surdose. On estime qu’en 2018, 43 % des décès par surdoses sont imputables au moins en partie aux MSO. De plus dans 70% des cas d’overdose, un membre de l’entourage ou un témoin est présent et en capacité d’agir dans l’attente des secours. Ainsi la mise à disposition large de la naloxone, antidote aux surdoses d’opioïdes, est devenue un véritable enjeu de santé publique au niveau international (OMS 2014), ainsi qu’au niveau national (plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022). Au cours de l’année 2021, 268 patients ont été hospitalisés dans notre clinique d’addictologie, la file active du CSAPA comptait 441 patients, dont 104 suivis pour TSO. Or nous avons constaté qu’au cours de l’année 2020 seulement 14 kits de naloxone ont été délivrés par l’établissement. L’objectif est ainsi de mettre en place des actions éducatives ciblées concernant le kit Prenoxad®. Cette action a pour but de promouvoir le bon usage du kit Prenoxad® chez les patients usagers de drogue au sein de notre établissement. A cet effet, une évaluation de la compréhension a été effectuée afin de relever les points de difficultés que rencontrent les patients et d’en améliorer la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse au sein de notre structure. Concernant la mise en place des actions éducatives ciblées du kit Prenoxad®, l’étude a permis de réaliser 20 entretiens formatifs et sécuritaires sur une période de 6 mois. Ainsi en 2021 nous avons doublé le nombre délivrance de kit Prenoxad® au sein de l’EPSM par rapport à l’année 2020. Deuxièmement, concernant l’évaluation de la formation, le kit Prenoxad® fait l’objet d’une très bonne compréhension auprès de notre échantillon. Le score moyen de bonnes réponses est de 92%. L’effet de la naloxone et son utilité sont assimilés par 97,5% des patients. La préparation du matériel d’injection par 88,3% des patients. L’injection du produit par 87% des patients. L’hygiène et les mesures sécuritaires par 98,8% des patients. Néanmoins le score général le plus faible concerne le fait que 40% des patients recapuchonnent l’aiguille en cas d’endommagement de cette dernière. De plus 20% des patients ont voulu enlever le capuchon de l’aiguille avant de la mettre en place sur la seringue. Il s’agit ainsi d’un risque majeur compte-tenu du fort taux de contamination du VIH et des virus VHB/VHC chez les usagers de drogues. Ces résultats montrent l’intérêt de la présence d’un pharmacien pour toute action thérapeutique ciblée. Les moyens disponibles restent le facteur limitant.