Titre original :

Choc cardiogénique inaugural versus survenant sur une cardiopathie sous-jacente connue : quelles différences en termes de caractéristiques, prise en charge et pronostic ?

Mots-clés en français :
  • Choc cardiogénique
  • inaugural
  • ischémique
  • pronostic

  • Choc cardiogénique
  • Cardiopathie
  • Soins médicaux -- Évaluation
  • Choc cardiogénique
  • Cardiopathie
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Cardiologie et maladies vasculaires
  • Identifiant : 2022ULILM153
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 17/06/2022

Résumé en langue originale

Introduction Le choc cardiogénique est fréquent en service de soins critiques cardiologiques, et demeure une pathologie grave dont la mortalité hospitalière est de l’ordre de 50%, malgré l’essor de la revascularisation coronaire en urgence en cas d’infarctus. Parmi les survivants, 50% d’entre eux décèdent dans la première année suivant l’hospitalisation. Peu de données comparatives entre choc inaugural et choc sur cardiopathie préexistante sont décrites à l’heure actuelle. Matériel et méthode Le registre FRENSHOCK est le plus grand registre européen prospectif de choc cardiogénique et a inclus durant 6 mois consécutifs 772 patients en état de choc cardiogénique toutes causes confondues, hospitalisés en secteur de soins critiques, en proposant une définition inclusive et pratique pour le diagnostic de choc cardiogénique de manière quasi non invasive. En reprenant les données de ce registre, nous avons comparé deux cohortes en termes de caractéristiques, prise en charge et pronostic selon le caractère inaugural ou non de la cardiopathie responsable du choc cardiogénique. Résultats Un peu moins de la moitié des états de choc cardiogénique survenaient sur une cardiopathie inaugurale. S’agissant de l’étiologie de l’état de choc, l’infarctus du myocarde restait une cause majoritaire à 54,8% dans la cohorte inaugurale alors que dans les chocs sur cardiopathie connue, l’infarctus ne représentait que 31,6% des causes (p<0,001). À la prise en charge, les patients inauguraux avaient une meilleure FEVG à 27,9% contre 25% (p=0,003), mais étaient plus souvent lactiques (65,8% de lactatémie > 2,2mmol contre 58,4%, p=0,049) et inflammatoires. Ces derniers présentaient ainsi un profil vasoplégique plus marqué avec un plus grand recours à la noradrénaline (57,9% contre 49,9% p=0,003). Les patients en état de choc cardiogénique sur une cardiopathie connue quant à eux étaient plus âgés et comorbides, et avaient une cardiopathie vraisemblablement évoluée comme en témoignait une forte activation neurohormonale, une FEVG plus basse et un profil d’hypervolémie (POD moyenne 11,7 contre 88 cmH2O, p=0,028), en découlait un plus fort levier thérapeutique sur les diurétiques (86,8% contre 76,9%, p<0,001). Les chocs inauguraux étaient plus assistés sur le plan hémodynamique (25,6% contre 13%, p<0,001), avec le plus souvent des indications vers la récupération. Ainsi la mortalité hospitalière était finalement inférieure dans la cohorte inaugurale en comparaison avec les cardiopathies connues (24,2% contre 31,3%, p=0,029) avec également moins de réhospitalisations à 30 jours (12,3% contre 29,1%, p<0,001). Conclusion L’infarctus du myocarde restait une cause majoritaire en cas de décompensation inaugurale. Cependant il apparaissait une proportion importante, et sûrement grandissante, de chocs cardiogéniques en lien avec une insuffisance cardiaque chronique. Si l’on s’intéresse au caractère inaugural de l’état de choc cardiogénique, ceux inauguraux étaient plus graves à l’admission, avec en conséquence une prise en charge plus agressive tant sur le plan médicamenteux et mécanique, avec en définitif une meilleure survie hospitalière et moins de réhospitalisations en comparaison avec les chocs sur cardiopathie connue.

  • Directeur(s) de thèse : Schurtz, Guillaume

AUTEUR

  • Fenouillet, Margaux
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