• Langue : Français
• Discipline : Médecine générale
• Identifiant : 2022ULILM120
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 02/06/2022

Résumé en langue originale

Contexte : La progression de l’antibiorésistance et des bactéries multi-résistantes (BMR) menace les progrès de la médecine moderne. Les médecins généralistes (MG), grands prescripteurs d’antibiotiques, sont au coeur de la lutte contre ce phénomène. Peu d’études existent sur les BMR en médecine générale. Objectif : Explorer les représentations et ressentis des MG des Hauts-de-France concernant les BMR et l’antibiorésistance. Méthode : Étude qualitative régionale par entretiens individuels ouverts, auprès de MG des Hauts-de-France de septembre 2021 à janvier 2022. Analyse par méthode inspirée de la théorisation ancrée et triangulation jusqu’à suffisance des données. Résultats : Les MG voyaient les BMR comme une problématique plus hospitalière que libérale. Face à leur progression, la peur et l’inquiétude qu’elles généraient, ils désiraient s’informer, se former et éduquer les patients à leur sujet. Ils les rencontraient chez des patients âgés, polypathologiques, en EHPAD, en sortie d’hospitalisation, ou via un examen bactériologique. La prise en charge des BMR en ville nécessitait un avis spécialisé, et se heurtait à des recommandations et choix d’antibiotiques limités, à pallier par le renforcement d’un relai villehôpital. Les MG prescrivaient quotidiennement des antibiotiques, avec l’appui d’outils d’aide à la prescription, mais aussi sous contraintes telles que le temps ou la demande du patient, aboutissant parfois à des prescriptions inadaptées sources d’antibiorésistance. Les MG évoluaient, avec leurs patients, au sein d’une société et d’un environnement pourvoyeurs d’antibiorésistance. La lutte contre ce phénomène devait s’articuler autour de tous ces acteurs. Conclusion : La lutte contre l’antibiorésistance et les BMR est un enjeu d’avenir pour la santé publique. Les représentations des MG à ce sujet apparaissaient cohérentes avec les données de la science et celles des patients atteints de BMR. Des axes de lutte à fortifier sont l’action comportementale sur les MG et les patients, l’éducation thérapeutique et la coopération ville-hôpital, associées à des mesures globales prenant en compte la santé humaine, animale et l’environnement.