• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Santé Publique
• Identifiant : 2022ULILM069
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 25/04/2022

Résumé en langue originale

Introduction. La santé mobile (m-health), définit comme « les pratiques médicales et de santé publique reposant sur des dispositifs mobiles tels que téléphones portables… » se développe depuis la grande généralisation de l’usage des smartphones. La psychiatrie est un des domaines de la santé qui se prête particulièrement à l’utilisation de la m-Heath. Depuis 2010, différentes mesures ont été prises en France pour encadrer et structurer la santé numérique. Dans ce contexte, l’ étude qui suit a pour objectif de caractériser l’intérêt des usagers des centres médico-psychologiques pour la santé mobile en psychiatrie. Méthodes. Cette étude descriptive, transversale, observationnelle, d’envergure nationale a été conduite auprès de la file active de patients adultes de 16 centres médico-psychologiques (CMP). L’enquête menée à l’aide d’un auto-questionnaire, interrogeait sur l’usage d’internet et la possession d’un dispositif de connexion, sur l’usage d’un dispositif numérique visant la santé, sur l’impact perçu de ces dispositifs sur les soignants, ainsi que sur les intentions d’usage futur de ces dispositifs. Nous avons recueilli des données quantitatives et qualitatives. Résultats. Nous avons recueilli 1671 questionnaires complétés. Près de 4/5ième des répondants déclaraient utiliser couramment internet. Quatre-vingt-deux pourcent possédaient un ordinateur et 74% un smartphone. Internet était utile pour rechercher des information sur la santé mentale pour la moitié des répondants, et près d’un tiers d’entre eux reportaient utiliser un outil numérique pour leur santé mentale. Interrogés sur l’impact du numérique en santé, la majorité des participants (1506/1671, 94%) ont indiqué que les informations obtenues d’internet ne remplaceront pas les conseils des professionnels de santé. Ils étaient un peu plus de la moitié (51%) à penser que l’usage d’internet peut modifier la relation soignants/soignés, et parmi ceux-ci il restait moins de la moitié à penser (340/819, 41,5%) que la relation serait meilleure. Pour leur santé mentale, 57% des participants projetaient d’utiliser un ordinateur, 49% un smartphone. Toutefois, l’analyse textuelle des commentaires libres des répondants a révélé que le relationnel humain reste indispensable dans le cadre thérapeutique. Conclusion. Notre enquête a révélé que les usagers sont prêts à utiliser ces nouveaux outils numériques pour leur santé mentale, mais qu’ils restent conscients de leurs limites. Ces outils de la m-health ne s’envisagent pas comme un remplacement mais comme un accompagnement au relationnel humain des professionnels de santé.