• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Anesthésie Réanimation
• Identifiant : 2022ULILM037
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 31/03/2022

Résumé en langue originale

Introduction : Un séjour en réanimation peut être générateur de psychotraumatisme pour les patients et leur famille. De nombreux facteurs favorisant l’apparition d’un trouble de stress post traumatique (TSPT) et d’un syndrome anxiodépressif (SAD) ont été identifiés en réanimation. La pandémie à SARS-CoV-2 a engendré des nombreux changements avec un impact psychologique important sur les familles et soignants. Peu de données sur ces conséquences chez les patients sont néanmoins disponibles. L’objectif de cette étude est d’évaluer durant la période pandémique la prévalence d’un psychotraumatisme chez les patients infectés ou non au SARS-CoV-2 (covid) après leur sortie de réanimation. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective analytique de cohorte multicentrique, réalisée d’Octobre 2020 à Mars 2021 aux centres hospitaliers de Douai et de Roubaix, portant sur 2 groupes de patients hospitalisés en réanimation, infectés ou non au covid. L’objectif principal était d’évaluer la survenue d’un TSPT et d’un SAD suspectés ou débutants entre 3 et 6 mois après leur sortie de réanimation. Les objectifs secondaires évaluaient l’impact sur la qualité de vie et l’identification de facteurs de risque de développer un TSPT et un SAD. Résultats : Au total, 168 patients ont été inclus, dont 108 dans le groupe covid avec un âge médian de 66,5ans [56.75, 73.00], 67,3% d’hommes, une durée médiane de séjour de 7 jours [4.00,11.25], et 32.1% des patients intubés. Entre 3 et 6 mois après leur sortie, 41.1% des patients ont présenté un IES-R ≥12, 49,4% % un HADS-A ≥ 8 et 30,4 % un HADS-D ≥ 8. Dans le groupe covid, 43.5% ont présenté un IES-R ≥12, 48.1% un HADS-A ≥ 8 et 27,8% un HADS-D ≥8 sans différence significative retrouvée. A noter que 15,5% des patients avaient des symptômes avérés de TSPT (IES-R≥33) et 18.5% dans le groupe covid. La qualité de vie était globalement altérée (PCS 38.7 [30.47, 45.56], MCS 44.8 [33.60, 54.46]. Les facteurs de risque indépendants de psychotraumatisme étaient l’âge jeune, le stress lié aux médias, la réadmission en réanimation, l’immunodépression et l’absence de soutien familial. Conclusion : La survenue du psychotraumatisme en post réanimation reste élevée indépendamment du contexte de pandémie à SARS-CoV-2, soulevant l’intérêt d’un dépistage précoce par un suivi systématique des patients. Son impact sur la qualité de vie incite à optimiser la prise en charge médicale, l’environnement et surtout le soutien familial des patients.