Titre original :

Impact de l’IMC pré-gestationnel et de la prise de poids gestationnelle sur les complications materno-foetales au cours de grossesses de patientes diabétiques de type 1

Mots-clés en français :
  • Diabète de type 1
  • IMC pré-gestationnel
  • gain de poids gestationnel
  • complications materno-foetales

  • Diabète insulinodépendant
  • Femmes enceintes -- Santé et hygiène
  • Grossesse -- Complications (médecine)
  • Indice de masse corporelle
  • Prise de poids
  • Diabète de type 1
  • Complications de la grossesse
  • Facteurs de risque
  • Indice de masse corporelle
  • Prise de poids pendant la grossesse
Mots-clés en anglais :
  • Type 1 diabetes
  • pregestational BMI
  • gestational weight gain
  • maternalfetal morbidity

  • Langue : Français, Anglais
  • Discipline : Médecine. Endocrinologie et métabolismes
  • Identifiant : 2022ULILM067
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 22/04/2022

Résumé en langue originale

Contexte et objectif : À l’instar de l’augmentation de l’incidence du surpoids et de l’obésité, les patientes diabétiques de type 1 débutent leur grossesse de plus en plus fréquemment en condition de surcharge pondérale. L’excès pondéral préexistant à la grossesse et/ou perpartum est connu pour être un facteur de risque de survenue de nombreuses complications durant les grossesses de femmes non-diabétiques. De surcroit, l’équilibre métabolique est un enjeu majeur chez cette catégorie de patientes puisque son impact est démontré sur la morbidité materno-foetale. Notre objectif était de définir les impacts respectifs de l’IMC (Indice de Masse Corporelle) pré-gestationnel et de l’excès de prise de poids gestationnelle (PPG) sur l’apparition de complications materno-foetales au cours de grossesses de patientes diabétiques de type 1. Matériel et méthodes : Étude observationnelle, rétrospective, monocentrique menée au sein de la maternité Jeanne de Flandres (CHRU, Lille). Nous avons recueilli les données métaboliques et les complications maternelles et foetales chez l’ensemble des patientes diabétiques de type 1 enceintes suivies entre 1997 et 2021. Une première étude concerne l’analyse de l’IMC pré-gestationnel : classe 1 si IMC < 25 kg/m2 (poids normal), classe 2 si IMC ≥ 25 et < 30 kg/m2 (surpoids) et classe 3 si IMC ≥ 30 kg/m2 (obésité). Une seconde étude analyse l’impact de la prise de poids au cours de la grossesse, en fonction de son adéquation avec les recommandations proposées par l’Institute of Medecine en 2009 : les grossesses sont réparties en catégorie WG (weight gain) -1 (PPG inférieure), WG 0 (PPG en adéquation), ou WG +1 (PPG supérieure). Nous avons défini un critère composite maternel (CCm), considéré positif si au moins un des éléments suivants était présent : rétinopathie diabétique, protéinurie, hypertension gravidique, prééclampsie, hémorragie du post-partum ou décompensation céto-acidosique. De la même manière, un critère composite foetal (CCf) a été utilisé, considéré positif si au moins un des éléments suivants était présent : LGA, SGA, prématurité, dystocie des épaules, malformations congénitales, détresse respiratoire aiguë précoce ou transfert en réanimation néonatale. Les critères LGA, prématurité et prééclampsie ont également été analysés isolément dans la partie concernant l’IMC pré-gestationnel. Le critère LGA a été analysé isolément dans la partie concernant la PPG. Les résultats sont exprimés en Odds Ratio (OR) et leurs intervalles de confiance (CI) à 95%. Résultats : Un total de 771 grossesses de diabétiques de type 1 a été analysé, dont 764 naissances vivantes. L’âge moyen était de 29.4 ± 4.9 ans, avec un IMC pré-gestationnel moyen à 24.85 ± 4.82 kg/m2. 36.2% étaient nullipares. L’HbA1c médian pré-gestationnel était de 7.15 % (6.60 ; 8), avec une ancienneté médiane du diabète de 14 ans (8 ; 20). 70.4% des patientes n’avaient pas de complications liées au diabète avant la grossesse. Les grossesses étaient marquées par la survenue de rétinopathie diabétique (26.7%), protéinurie (23.9%), HTA gravidique (17%) et prééclampsie (11.9%). La césarienne urgente et l’hémorragie du post-partum ont été comptabilisées toutes deux lors de 11% de l’ensemble des accouchements. Une décompensation céto-acidosique a été retrouvée lors de 9 grossesses (1.2%). Le terme médian était de 38 semaines d’aménorrhée (37 ; 38.4), avec un taux de prématurité de 21.5%. Le poids moyen à la naissance était de 3507 ± 678 grammes, avec un taux de LGA à 52.5%, de macrosomie à 22.8% et de SGA à 3%. 8.6% des accouchements étaient marqués par une dystocie des épaules. Parmi ces nouveau-nés, 7.9% présentaient des malformations congénitales, 9.6% une détresse respiratoire aiguë et 14.3% ont été transférés en réanimation néonatale. Les CCm et CCf étaient retrouvés respectivement dans 52.4% et 68.6% des grossesses. Après répartition selon l’IMC pré-gestationnel, 62.1% des femmes étaient normopondérées (C1), 24.4% en surpoids (C2) et 13.5% obèses (C3). Le calcul des OR pour les critères composites, le critère LGA, prématurité et prééclampsie n’a pas montré de différence significative entre ces classes pondérales au sein de notre cohorte, malgré une tendance en faveur d’une augmentation du risque pour les classes C2 et C3. Selon les recommandations de PPG, 18.3% des grossesses ont une PPG inférieure aux recommandations (WG -1), 31.1% ont une PPG correcte (WG 0) et 49.6% ont une PPG supérieure aux recommandations (WG +1). Pour le CCm, nous avons montré une différence significative entre WG +1 et WG 0 (référence), avec OR=1.44 [95% CI=1.03 to 2.01; p=0.033] avant ajustement, puis une disparition de cette significativité après ajustement : OR=1.40 [95% CI=0.98 to 2.01; p=0.06]. De même, pour le CCf, OR=1.45 [95% CI=1.02 to 2.07; p= 0.041] avant ajustement, puis OR=1.44 [95% CI=0.98 to 2.11; p=0.060] après ajustement. Le critère LGA était significativement lié à l’excès de PPG (WG +1), avec un OR=1.47 [95% CI=1.02 to 2.11; p=0.

Résumé traduit

Background and objective: As the incidence of overweight and obesity increases, type 1 diabetic patients are increasingly entering pregnancy in an overweight condition. Excess weight prior to pregnancy and/or per-partum is known to be a risk factor for many complications during pregnancies of non-diabetic women. Moreover, metabolic control is a major issue in this category of patients since its impact on maternal-fetal morbidity is demonstrated. Our objective was to define the respective impacts of pre-gestational BMI (Body Mass Index) and excess gestational weight gain (GWG) on the occurrence of maternal-fetal complications during pregnancies of type 1 diabetic patients. Research design: Observational, retrospective, monocentric study conducted at the Jeanne de Flandres maternity hospital (CHRU, Lille). We collected metabolic data and maternal and fetal complications in all pregnant type 1 diabetic patients followed between 1997 and 2021. A first study concerns the analysis of pre-gestational BMI: class 1 if BMI < 25 kg/m2 (normo weight), class 2 if BMI ≥ 25 and < 30 kg/m2 (overweight) and class 3 if BMI ≥ 30 kg/m2 (obesity). A second study analyzed the impact of weight gain during pregnancy, according to its adequacy with the recommendations proposed by the Institute of Medicine in 2009: pregnancies were divided into category WG (weight gain) -1 (lower GWG), WG 0 (GWG in adequacy), or WG +1 (higher GWG). We defined a maternal composite criterion (CCm), considered positive if at least one of the following elements was present: diabetic retinopathy, proteinuria, gravid hypertention, preeclampsia, postpartum hemorrhage, or ketoacidosis decompensation. Similarly, a fetal composite criterion (CCf) was used, considered positive if at least one of the following elements was present; LGA, SGA, prematurity, shoulder dystocia, congenital malformations, early acute respiratory distress, or transfer to neonatal intensive care unit. The criteria LGA, prematurity and preeclampsia were also analysed separately in the section on pre-gestational BMI, whereas only the LGA criterion was analysed separately in the section on GWG. The results are expressed as Odds Ratios (OR) and their 95% confidence intervals (CI). Results: A total of 771 pregnancies of type 1 diabetics were analyzed, including 764 live births. The mean age was 29.4 ± 4.9 years, with a mean pre-gestational BMI of 24.85 ± 4.82 kg/m2. 36.2% were nulliparous. The median pre-gestational HbA1c was 7.15% (6.60; 8), with a median age of diabetes of 14 years (8; 20). 70.4% of patients had no diabetes-related complications before pregnancy. The pregnancies were marked by the occurrence of diabetic retinopathy (26.7%), proteinuria (23.9%), gravidic hypertension (17%) and preeclampsia (11.9%). Urgent caesarean section and postpartum hemorrhage were both recorded in 11% of all deliveries. Ketoacidosis decompensation was found in 9 pregnancies (1.2%). The median term was 38 weeks of amenorrhea (37; 38.4), with a prematurity rate of 21.5%. The mean birth weight was 3507 ± 678 grams, with a rate of LGA of 52.5%, macrosomia of 22.8% and SGA of 3%. 8.6% of deliveries were marked by shoulder dystocia. Among these newborns, 7.9% had congenital malformations, 9.6% had acute respiratory distress and 14.3% were transferred to neonatal care. Maternal and fetal CC were found in 52.4% and 68.6% of pregnancies respectively. After distribution according to pre-gestational BMI, 62.1% of women were normo-weight (C1), 24.4% were overweight (C2) and 13.5% were obese (C3). Calculation of the ORs for the composite criteria and the LGA, prematurity and preeclampsia criteria showed no significant difference between these weight classes in our cohort, despite a trend toward increased risk for classes C2 and C3. According to the GWG recommendations, 18.3% of pregnancies had a GWG lower than the recommendations (WG -1), 31.1% had a correct GWG (WG 0) and 49.6% had a GWG higher than the recommendations (WG +1). For the CCm, we showed a significant difference between WG +1 and WG 0 (reference), with OR=1.44 [95% CI=1.03 to 2.01; p=0.033] before adjustment, then a disappearance of this significance after adjustment: OR=1.40 [95% CI=0.98 to 2.01; p=0.06]. Similarly, for the CCf, OR=1.45 [95% CI=1.02 to 2.07; p=0.041] before adjustment, then OR=1.44 [95% CI=0.98 to 2.11; p=0.060] after adjustment. The LGA criterion was significantly related to excess GWG (WG +1), with an OR=1.47 [95% CI=1.02 to 2.11; p=0.038] after adjustment. Conclusion: Excess GWG during pregnancies of type 1 diabetic women seems to be a more important risk factor than pre-gestational BMI in the occurrence of maternal-fetal complications, assessed in the form of our composite criteria. These results confirm the importance of weight monitoring during these high-risk pregnancies, which is important for the health of the mother-to-be, the proper development of the fetus and the growth of the newborn.

  • Directeur(s) de thèse : Lemaître, Madleen

AUTEUR

  • Laurent, Valentin
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