Prise en charge des infections à clostridioides difficile à risque de récurrence au CHU de Lille : étude observationnelle rétrospective
- Clostridioides difficile
- épidémiologie
- récurrence
- Infections à Clostridium difficile
- Suivi de cohortes de malades
- Soins médicaux -- Évaluation
- Infections, Clostridium
- Études observationnelles comme sujet
- Langue : Français
- Discipline : Médecine. Maladies infectieuses et tropicales
- Identifiant : 2021LILUM643
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 06/12/2021
Résumé en langue originale
Introduction : Les infections à Clostridioides difficile (ICD) sont une cause majeure de diarrhées associées aux soins, marquées par un taux de récurrence important. Le référentiel de soins du CHU de Lille prend en compte des modalités de traitement récemment étudiées, qui n’étaient jusqu’alors pas positionnées dans les recommandations thérapeutiques. Les objectifs de cette étude étaient de décrire les caractéristiques au diagnostic, la prise en charge et les issues de traitement des patients présentant une ICD à risque de récurrence au CHU de Lille. Méthode : Il s’agit d’une étude observationnelle, rétrospective, monocentrique, incluant les patients adultes pris en charge pour une ICD à risque de récurrence entre mai 2020 et mars 2021. Résultats : 161 épisodes d’ICD ont été inclus, concernant 147 patients. On dénombrait 143 premiers épisodes, 16 premières récurrences, une deuxième récurrence et une cinquième récurrence. La majorité des épisodes étaient traités par fidaxomicine (n= 118, 73,3%), pour 42 (26%) en schéma pulsé/étendu. Les autres traitements de première ligne étaient : vancomycine seule pour 18 épisodes (11%), métronidazole seul pour 18 épisodes (11%), transplantation de microbiote fécal pour deux épisodes (1,2%), et associations de traitements dans le cadre d’ICD sévères et/ou compliquées pour sept épisodes (5%). Dix patients (6,3%) ont eu une ICD réfractaire, parmi lesquels trois patients (30%) ont reçu une association de traitements comprenant de la tigécycline. Le taux de rémission clinique était de 94,8% (IC 95% [89,9 ; 97,7]). Le taux de mortalité toutes causes confondues à 56 jours de la fin du traitement était de 20,4%, avec un risque cumulé de mortalité liée à l’ICD de 5,2% (IC 95% [2,4 ; 9,5]). Seize patients ont présenté une récurrence, soit une incidence cumulée du risque de récurrence de 10,3% (IC 95% [5,8 ; 16,1]). On retrouvait un lien significatif entre la prise d’inhibiteurs de la pompe à protons et la survenue d’une récurrence (HR= 3,3, IC 95% [1,03 ; 10,48], p= 0,043). Le délai médian de prise en charge était de trois jours (Q1-Q3 : (1-6)). Un délai de prise en charge plus long était significativement associé à une ICD plus sévère selon les critères de l’ESCMID (p= 0,01), à la survenue d’un sepsis ou d’un choc septique (p < 0,001), et à un risque de récurrence accru (p < 0,001).
- Directeur(s) de thèse : Chopin, Marie-Charlotte
AUTEUR
- Bontemps, Emmanuelle