• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2021LILUM490
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 13/10/2021

Résumé en langue originale

Introduction : Le comportement alimentaire est finement régulé par l’organisme. Il dépend des interactions entre le système digestif, le système de la récompense, et des centres régulateurs de la faim. Les troubles du comportement alimentaires (TCA) sont caractérisés par une altération de la prise alimentaire. Leur origine est multifactorielle et sont déclenchés par des changements de régime alimentaire, des facteurs de stress ou bien des variations hormonales. Le microbiote intestinal intervient dès les premiers stades de la vie dans le développement du système nerveux central. Bien qu’il soit relativement stable à l’âge adulte, les perturbations de ce dernier au cours de la vie pourraient être à l’origine d’une dysbiose et du développement de pathologies. Le but de ce travail est de recenser les études concernant le microbiote intestinal chez les patients atteints de TCA et de discuter des résultats ainsi que de leurs applications qui en découlent avec les données de la littérature actuelle. Matériel et méthode : Une revue systématique de la littérature a été effectuée dans la base de données PUBMED sur les études concernant les TCA et le microbiote intestinal chez l’être humain. Résultats : Aucun résultat ne concernait le trouble boulimie et binge eating disorder. 13 articles ont été inclus concernant l’anorexie mentale (AN). Les études retrouvent une dysbiose ainsi qu’une diminution des acides gras à chaine courte dans le microbiote des patients. Les altérations retrouvées sont corrélées avec des paramètres biologiques ainsi qu’avec la psychopathologie du trouble. Les résultats sont très hétérogènes. Les différences retrouvées chez les patients s’amoindrissent après prise en charge hospitalière avec renutrition, cependant, leur microbiote reste plus proche des patients avant renutrition que des contrôles sains. Discussion et conclusion : Les altérations retrouvées dans le microbiote intestinal s’intègrent dans la physiopathologie de l’AN avec des altérations immunologiques, inflammatoires et métaboliques. La dysbiose retrouvée pourrait être impliquée dans les hypothèses des modifications des signaux de satiété transmis par la ghréline ainsi que dans les perturbations des signaux GABAergiques, endocannabinoïdes et sérotoninergiques. Une meilleure compréhension des altérations du microbiote intestinal ainsi que de son rôle pourrait en faire un allié thérapeutique mais aussi de prévention primaire et secondaire.