Titre original :

L'apport de l’anticorps anti-PRAME en immunohistochimie pour distinguer les lésions mélanocytaires bénignes et malignes par rapport aux autres outils immunohistochimiques déjà utilisés en pratique courante

Mots-clés en français :
  • Mélanome
  • nævus
  • PRAME
  • HMB45
  • p16
  • Ki67

  • Mélanome
  • Immunocytochimie
  • Naevus et mélanomes
  • Immunohistochimie
  • Diagnostic
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Anatomie et cytologie pathologiques
  • Identifiant : 2021LILUM638
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 26/11/2021

Résumé en langue originale

Contexte : Les lésions mélanocytaires représentent une grande proportion de l'activité diagnostique dans la pratique de l’anatomie et cytologie pathologiques. Il est cependant parfois difficile de déterminer leur potentiel de malignité. Les anticorps anti-HMB45, p16, et Ki67 sont les outils immunohistochimiques les plus fréquemment utilisés dans l’aide à l’interprétation de ces lésions, en complément de l’analyse microscopique par coloration standard (HES). Récemment, l’anticorps anti-PRAME est apparu comme un test performant pour distinguer les lésions bénignes et malignes. L’objectif de ce travail est de déterminer sa place par rapport aux trois autres outils immunohistochimiques cités dans la discrimination des lésions mélanocytaires bénignes et malignes. Méthode : Une analyse rétrospective a été menée sur 140 lésions mélanocytaires malignes et bénignes de diagnostic non équivoque et une analyse immunohistochimique par anticorps anti-HMB45, p16, Ki-67 et anti-PRAME a été réalisée pour chaque lésion (à l’exception de l’analyse par anti-Ki67 réalisée seulement au sein du groupe des lésions malignes). Le statut de réactivité des cellules tumorales pour anti-PRAME a été évalué par deux observateurs indépendants en utilisant deux méthodes distinctes. Le résultat évocateur de malignité ou de bénignité de chacun des trois autres tests a également été interprété par lecture collégiale. Le diagnostic final de malignité ou bénignité de chaque lésion était fondé sur le seul examen morphologique (coloration standard par HES), représentant le gold standard de notre étude. La sensibilité, la spécificité et la concordance diagnostique de chaque test immunohistochimique ont ensuite été calculées en référence à ce gold standard, puis comparées les unes aux autres. Résultats : Le taux de concordance diagnostique avec le gold standard pour anti-PRAME, HMB45 et p16 était respectivement de 95 %, 87,3 % et 85,2 %, et la sensibilité d’anti-Ki-67 dans le groupe « malin » était de 0,574. La comparaison statistique de ces résultats a montré une supériorité significative d’anti-PRAME sur anti-P16 et une supériorité à la limite de la significativité (p=0,052) sur anti-HMB45 pour distinguer les lésions bénignes et malignes. Par ailleurs, le résultat de l’analyse par anti-PRAME n’est significativement influencé par aucune des autres variables histologiques étudiées, en dehors de la malignité ou bénignité, et à l’exception de la régression tumorale de façon minime (coefficient de corrélation à -0,3). Enfin, la sensibilité de l’analyse par anti-PRAME est de 100% au sein du sous-groupe des mélanomes « fins », dans lequel les autres anticorps ne sont pas interprétables. Conclusion : En considérant certaines exceptions telles que les lésions spitzoïdes et mélanomes desmoplasiques, l’anticorps anti-PRAME apparait supérieur aux outils immunohistochimiques existants (anti-HMB45, p16 et Ki-67) pour distinguer des lésions mélanocytaires malignes et bénignes de diagnostic univoque. Il s’agit par ailleurs d’un marqueur qui n’est pas influencé par les autres variables histologiques et d’un outil diagnostique très fiable dans les lésions mélanocytaires « fines ». Malgré sa grande robustesse et sa reproductibilité diagnostique, certains pièges doivent être évités lors de son utilisation et un algorithme diagnostique l’intégrant à l’ensemble des données cliniques, histologiques et aux autres outils immunohistochimiques est ainsi proposé car l’étude morphologique reste l’outil principal de la décision diagnostique.

  • Directeur(s) de thèse : Gosset, Pierre

AUTEUR

  • Passos, Jérémy
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