• Langue : Français
• Discipline : Médecine physique et réadaptation
• Identifiant : 2021LILUM580
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 22/10/2021

Résumé en langue originale

Contexte : La reconnaissance émotionnelle entre en jeu dans la plupart des interactions sociales. C’est une fonction qui peut être impactée par la survenue d’un AVC provoquant une altération de la qualité de vie du sujet et de son entourage. La compréhension de ce déficit, qui s’intègre dans les troubles de la cognition sociale, est un enjeu important de la recherche en sciences cognitives. Nous nous sommes concentrés ici sur les expressions faciales qui représente le principal canal utilisé pour la reconnaissance émotionnelle. L’objectif de ce travail était de caractériser les troubles de reconnaissance des expressions émotionnelles faciales survenant à la suite d’un AVC ainsi que d’étudier l’éventualité d’un lien avec d’autres troubles émotionnels et cognitifs. Méthode : Il s’agissait d’une étude mono-centrique prospective contrôlée concernant une population de sujets ayant été victimes d’un AVC considérés en phase chronique (délai>6mois). La reconnaissance des expressions faciales émotionnelles a été évaluée à l’aide d’une tâche de reconnaissance émotionnelle dynamique lors de laquelle il était possible de nuancer l’intensité des réponses ainsi que plusieurs tests papier-crayon évaluant l’état thymique (ESQ, échelle d’anxiété d’Hamilton, CES-DC), cognitif (MoCA, test de Stroop, fluences verbales) et la théorie de l’esprit (test des faux pas issu de la Mini-SEA). Résultats : Considérant le faible échantillon, il n’a pas été mis en évidence d’altération significative de la reconnaissance émotionnelle faciale chez les sujets atteints d’AVC par rapport aux sujets contrôles. Il a été constaté cependant une tendance des patients à minimiser l’intensité des émotions cibles et à attribuer une émotion face à une expression neutre. Une corrélation significativement positive a été montrée entre l’intensité émotionnelle attribuée aux émotions cibles et les capacités cognitives de la sphère exécutive et la théorie de l’esprit. Conclusion : L’évaluation des troubles de reconnaissance émotionnelle des expressions faciales à la phase chronique d’un AVC utilisant une tâche dynamique n’a pas mis en évidence d’altération significative de la catégorisation émotionnelle mais des tendances intéressantes concernant une modification de la perception de l’intensité. Ces résultats, même s’ils nécessitent d’être confirmés, montrent l’intérêt de développer des tâches d’évaluation plus écologiques et plus sensibles afin d’améliorer les connaissances et le diagnostic de ces troubles.