Caractéristiques et devenir des salariés déclarés inaptes pour risques psychosociaux pris en charge par le service de santé au travail d’Arras
- Devenir socioprofessionnel, inapte, risques psychosociaux, maintien dans l’emploi, Inaptitude au travail, Travail -- Aspect psychologique, Stress lié au travail, Évaluation de la capacité de travail, Travail -- psychologie
- Langue : Français
- Discipline : Médecine du travail
- Identifiant : 2013LIL2M392
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 16/12/2013
Résumé en langue originale
Contexte : « Inapte au poste actuel, mais apte à un poste similaire dans un environnement différent », c’est à partir de cette mention figurant sur un avis d’aptitude que s’est basée notre étude. Cette formulation reflète à elle seule toute la complexité des risques psychosociaux. Ceux-ci engendrent des situations de souffrance psychologique avec des conséquences sur le plan professionnel et sur le plan de la santé. Notre étude s’est intéressée au devenir médical et socio-professionnel des salariés déclarés inaptes dans ce contexte au sein du service de Santé au travail d’Arras (62) et aux facteurs associés au maintien dans l’emploi. Méthode : Il s’agit d’une étude épidémiologique et transversale. Les données ont été recueillies dans le dossier médical et par questionnaire lors d’une enquête téléphonique. Notre échantillon se constitue des salariés déclarés inaptes pour « souffrance morale au travail » au sein du Service de Santé au Travail d’Arras de 2011 à 2012. Résultats : 62 des 95 salariés sélectionnés ont participé à l’étude. Les femmes sont majoritairement représentées (58%), tout comme la tranche d’âge des 40-49 ans (31%), et des employés (72,6%). Le secteur privé est surreprésenté (92%). Les secteurs du commerce (30,7%) et des activités de service (16,1%) prédominent. La majorité des sujets avait un suivi psychologique (96,1%) et une thérapeutique médicamenteuse (92%). Près de 92% ont bénéficié d’arrêts maladies. Après l’inaptitude, 37,1% des sujets ont retrouvé un emploi, 10% ont été reclassés. Parmi les 53% non maintenus dans l’emploi, 70% étaient au chômage. Des diminutions significatives du nombre de suivis spécialisés (-34%), de suivis par le médecin traitant (-48%), et de prise de traitements psychotropes (-26%) ont été observées. Les facteurs associés au maintien dans l’emploi sont les sujets de moins de 50 ans, et les arrêts maladies de moins de 6 mois. Discussion : Les caractéristiques de nos salariés sont comparables à celles des études sur le sujet. La tranche d’âge des moins de 50 ans a une propension à quitter davantage l’entreprise, mais retrouve plus aisément un emploi. Les arrêts maladies de plus de 6 mois augmentent le risque de désinsertion professionnelle et de dégradation de la santé mentale avec davantage de suivis thérapeutiques. Conclusion : Le retrait définitif de l’environnement professionnel par l’inaptitude s’avère bénéfique sur le plan médical et n’entraîne pas de modification sur le plan social. Le devenir professionnel reste défavorable dans plus de la moitié des cas. Le médecin du travail doit pouvoir disposer de profils de salariés concernés par ces risques pour accroître sa vigilance.
Résumé traduit
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- Directeur(s) de thèse : Trichard-Salembier, Alexandra
AUTEUR
- Savatxath, Jill