Titre original :

Histoire naturelle des ulcérations anales de la maladie de Crohn à début précoce : étude observationnelle au sein du registre EPIMAD

Mots-clés en français :
  • Maladie de Crohn
  • lésions anopérinéales
  • ulcérations anales

  • Maladie de Crohn
  • Sphincter anal
  • Anus
  • Périnée
  • Maladie de Crohn
  • Canal anal
  • Périnée
  • Études de cohortes
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Gastro-entérologie et hépatologie
  • Identifiant : 2021LILUM484
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 12/10/2021

Résumé en langue originale

Introduction : Les ulcérations anales sont des lésions anopérinéales fréquentes au cours de la maladie de Crohn, notamment à un âge pédiatrique, mais leur histoire naturelle reste rarement décrite. Les objectifs de cette étude étaient de déterminer, en population, les taux d’incidence d’ulcérations anales et de suppurations secondaires ainsi que les facteurs de risque associés. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude observationnelle au sein de la cohorte rétrospective INSPIRED nichée dans le registre EPIMAD, qui recense tous les cas incidents de maladies inflammatoires chroniques intestinales précoces (survenus avant l’âge de 17 ans) en population entre 1988 et 2011. La fin de la période de suivi est 2013. Seules les données concernant la maladie de Crohn ont été extraites. Résultats : 1005 patients atteints de maladie de Crohn ont été inclus. 257 (25.6%) malades présentaient une ulcération au diagnostic. Les incidences cumulées de survenue d’ulcérations anales à 5 et 10 ans du diagnostic étaient respectivement de 38.4% (IC 95% 35.2-41.4) et 44% (IC 95% 40.5-47.2). Les probabilités cumulées de guérison à 1, 2 et 5 ans étaient respectivement de 43.3% (IC95% 38.3-48), 66.8% (IC 95% 61.8-71.1) et 89.1% (IC 95% 85.4-91.9). Les facteurs de risque associés à la survenue d’une ulcération anale en analyse multivariée étaient la présence de signes extra-digestifs (HR 1.39, IC 95% 1.12-1.73), la localisation haute (HR 1.52, IC 95% 1.23-1.86). A l’inverse, la consommation tabagique (HR 0.68, IC 95% 0.46-1.00) et la localisation L1 étaient associés à une moindre survenue d’ulcérations anales (L2 vs L1 HR 1.49, IC 95% 1.1-2.03, L3 vs L1 HR 1.41, IC 95% 1.07-1.84). En analyse tempsdépendant et ajustée sur les facteurs ci-dessus, le risque de survenue d’un épisode suppuratif était doublé lorsque les malades avaient déjà présenté une ulcération (HR 2, IC 95% 1.45-2.74, p<0.0001). La corticothérapie systémique dans l’année suivant un épisode d’ulcération anale n’apparaissait pas comme facteur de risque de suppuration secondaire (p=0.40). Conclusion : La survenue d’ulcérations anales est un évènement fréquent au cours de la maladie de Crohn à début précoce puisque près de la moitié des malades ont présenté au moins un épisode après 10 ans d’évolution. Leur guérison est un processus lent et compliqué : un tiers des malades ne sont pas cicatrisés deux ans après le diagnostic et les complications suppuratives sont deux fois plus fréquentes que chez les malades ne présentant pas d’ulcération anale. Ce constat doit conduire à une démarche thérapeutique proactive plus qu’attentiste.

  • Directeur(s) de thèse : Siproudhis, Laurent

AUTEUR

  • Mortreux, Perrine
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