• Langue : Français
• Discipline : Médecine. ORL et Chirurgie cervico-faciale
• Identifiant : 2021LILUM447
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 07/10/2021

Résumé en langue originale

Contexte Les troubles olfactifs concernent une proportion importante des patients infectés par le SARSCoV- 2. La prévalence et le pronostic de récupération des troubles olfactifs sont encore incertains. Les données de la littérature varient en fonction du temps de suivi ainsi que de l’évaluation objective ou subjective de l’odorat des patients. L’objectif principal de notre étude est de décrire l’évolution des troubles olfactifs mesurée par le test psychophysique ETOC chez les patients décrivant une baisse de l’odorat persistante après une infection à SARS-CoV-2. Patients et Méthode Nous avons réalisé une étude monocentrique observationnelle prospective de novembre 2020 à juillet 2021 incluant les patients de 16 à 80 ans présentant des troubles olfactifs persistants au moins 1 mois après primo-infection à SARS-CoV-2 objectivée par RT-PCR et/ou test sérologique, et consultant dans le service d’ORL du CHU de Lille. Les patients avec ETOC ≤ 26 étaient revus à 3 mois avec incitation à réaliser une rééducation olfactive dans l’intervalle. Résultats Soixante-six patients ont été inclus et ont bénéficiés d’un test ETOC lors de la première consultation. Le délai moyen entre le début des symptômes sensoriels et la réalisation du test ETOC était de 107 +/- 78 jours. Lors du 1er test ETOC, 10 patients (15,2%) présentaient une normosmie, 49 patients (74,2%) présentaient une hyposmie et 7 patients (10,6%) présentaient une anosmie. Le délai moyen du début de récupération olfactive subjective était de 49,9 +/- 41 jours chez les patients présentant une impression de récupération. Parmi les 56 patients présentant un score ETOC ≤ 26, 44 patients ont été revu après 3 mois. A C2, les résultats du score ETOC retrouvaient : 11 patients (25%) normosmiques, 30 patients (68,2%) hyposmiques et 3 patients (6,8%) anosmiques. Le gain moyen du score ETOC composite était en moyenne de 5 avec une amélioration statistiquement significative entre C1 et C2 (p=1,3 x 10-7). Le score ETOC d’identification était statistiquement plus altéré que le score ETOC de détection à C1 comme à C2 (p<0,05), suggérant la prédominance des mécanismes neurotoxiques dans les troubles olfactifs persistants après COVID-19. L’antécédent de rhinite allergique semble influencer négativement l’évolution du score ETOC (OR 0,03 [0,00-0,27], p=0,004). Conclusion Les troubles olfactifs post COVID-19 évoluent favorablement dans la majorité des cas après 4 mois d’évolution et réalisation d’une rééducation olfactive. Chez les patients présentant des troubles olfactifs persistants, l’évolution à plus long terme reste à définir, notamment en ce qui concerne les dysosmies qualitatives.