• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Rhumatologie
• Identifiant : 2021LILUM450
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 08/10/2021

Résumé en langue originale

Contexte : De récentes études ont montré un défaut d’application des recommandations sur la goutte en soins primaires, motivant la publication par la Société Française de Rhumatologie (SFR) de ses premières recommandations en 2020 (RECO). L’objectif principal de notre étude était d’évaluer les résultats de la prise en charge en centres experts, sur le contrôle de l’uricémie et la prévention des crises. Les objectifs secondaires étaient, de déterminer le profil des patients suivis, les facteurs associés à l’atteinte de l’objectif d’uricémie (<360μmol/L), et la concordance de prise en charge avec ces RECO. Matériel et Méthodes : Notre population d'étude comportait 300 patients goutteux, inclus aléatoirement à partir des listes de consultation de rhumatologues de 3 centres experts français, et évalués à l’inclusion (M0, compris entre 2016 et 2019), puis à 6 mois (M6), à 1 an (M12) et à 2 ans (M24). Nous avons décrit le profil des patients et leur prise en charge, et mis en oeuvre des modèles mixtes logistiques afin de déterminer les facteurs prédictifs d'atteinte de l'objectif d’uricémie. Résultats : Le profil de notre population (81% d’hommes, âge moyen 62,2 ± 15,2 ans) était globalement similaire à celui des patients suivis en soins primaires. A M0, les RECO étaient déjà respectées pour 94,9% d’entre eux. Parmi les non perdus de vue, 59,4% étaient à l’objectif d’uricémie à M6, 67,9% à M12, et 78,6% à M24 ; 13,1% des patients faisaient encore des crises de goutte à M24. 3 principaux facteurs prédictifs de l’atteinte de l’objectif étaient retrouvés en analyse multivariée : la présence de tophus à l'échographie articulaire (OR = 3,07 [1,08 ; 8,69]), l’âge (augmentation d’un an) (OR = 1,05 [1,01 ; 1,09]), la prescription d’ALLO à une posologie > 200mg/j vs. aucune prescription (OR = 6,57 [1,58 ; 27,3]). Conclusion : L’application des RECO était nettement supérieure en centre expert par rapport à ce qui est habituellement rapporté en soins primaires, notamment en France, et montre des résultats très satisfaisants. Les centres experts ne font le plus souvent qu’appliquer une prise en charge conventionnelle simple et optimisée. Une meilleure diffusion et application de ces RECO en contexte non spécialisé, en évitant l’inertie thérapeutique, pourrait permettre aux centres experts de se focaliser sur les cas difficiles à traiter.