• Langue : Français
• Discipline : Médecine du travail
• Identifiant : 2021LILUM477
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 12/10/2021

Résumé en langue originale

Introduction Les coiffeurs sont une population professionnelle à risque de développer des dermatites de contact. En effet, ils sont exposés à de nombreuses substances allergisantes et irritatives. Il existe au CHU de Lille des consultations multidisciplinaires de dermatoses professionnelles permettant une prise en charge médico-socio-professionnelle des patients souffrant de dermatites de contact. Une réorientation professionnelle peut être conseillée au décours. Nous avons évalué sur quels critères objectifs se basent cette décision. Matériel et méthode Nous avons réalisé une étude observationnelle avec un recueil rétrospectif des données issues du dossier médical de coiffeurs souffrant de dermatite de contact, ayant bénéficié de patch tests avec au moins une batterie standard et une batterie coiffure, et ayant été reçu en consultation multidisciplinaire de dermatoses professionnelles. Nous avons relevé les caractéristiques sociodémographiques, cliniques, diagnostiques et si un conseil de réorientation avait été donné. Résultats 72 coiffeurs ont été inclus entre septembre 2008 et mars 2021. Il s’agit d’une population féminine (90,3% des cas), jeune (26,5 ans en moyenne), avec peu d’ancienneté (8,7 ans en moyenne). Il a été conseillé à 47% des coiffeurs de changer d’orientation professionnelle. Les lésions des avant-bras (p=0,006904) et l’allergie aux ammoniums persulfates (p=2,34E-06*) sont significativement liés au conseil de réorientation professionnelle. Les tests statistiques ont pu mettre en évidence une différence significative entre les 3 groupes d’asthme : diagnostic confirmé/diagnostic infirmé/suspicion sans pouvoir dire avec certitude quel groupe était en lien avec ce conseil. On remarque néanmoins une forte proportion d’asthme confirmé parmi les patients où il était suggéré une réorientation (11 cas sur 34). Discussion Le conseil de réorientation professionnelle semble associé à la présence de lésions sur les avant-bras, ce qui pourrait être en faveur du diagnostic de DAC, et à la sensibilisation au persulfate d’ammonium, l’un des principaux pourvoyeurs d’asthme professionnel. Il serait intéressant de mener une étude de plus grande ampleur en s’intéressant aussi à la sévérité des lésions, aux EPI et aux conditions de travail afin d’affiner nos facteurs décisionnels.