• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2021LILUM364
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 27/09/2021

Résumé en langue originale

Contexte : L’anorexie mentale est une maladie grave. Débutant habituellement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, elle touche essentiellement les femmes. Une littérature abondante a mis en évidence au cours de la dernière décennie des anomalies du fonctionnement cognitif chez les patients atteints d’anorexie mentale. Nous nous sommes intéressés à la nature exacte de ces troubles, ainsi qu’à leur évolution après renutrition. Méthode : Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature par l’intermédiaire de la base de données Pubmed, en utilisant l’algorithme de mots clés « cognitive disorders » AND « anorexia nervosa ». La période d’investigation était limitée aux dix dernières années. Seuls les articles écrits en anglais et en français ont été inclus. Résultats : Trente-quatre articles correspondant à l’objectif de la revue ont été inclus. Vingttrois d’entre eux étaient centrés sur la recherche de troubles cognitifs à la phase aiguë de la maladie. Onze autres évaluaient l’impact de la renutrition sur les fonctions cognitives. Les résultats étaient hétérogènes. A la phase aiguë, il était principalement retrouvé chez les adultes atteints d’anorexie mentale un déficit d’intégration des signaux visuo-spatiaux et proprioceptifs, des troubles de la flexibilité, de l’inhibition, de la planification, de la fluence verbale, des mémoires visuelles, verbales et de travail, de la théorie de l’esprit, de la perception des émotions et de la cohérence centrale. Chez les adolescents, les principales altérations touchaient la planification et les fonctions attentionnelles, excepté la cohérence centrale. La renutrition semblait restaurer les capacités de flexibilité cognitive chez les adultes mais pas chez les adolescents, et ne semblait pas avoir d’effet sur la cognition sociale. Conclusion : Il semble bien exister des altérations des fonctions cognitives chez les patients atteints d’anorexie mentale. Certaines d’entre elles seraient améliorées après renutrition. D’autres facteurs que le poids et l’état nutritionnel semblent impliqués dans le fonctionnement cognitif des patients atteints d’anorexie mentale. Ces facteurs pourraient être des troubles psychiatriques comorbides, des troubles cognitifs préexistants à la maladie, ou bien des facteurs génétiques propres à chacun.