Titre original :

Des troubles psychiatriques à la mise en quartier disciplinaire : quand la peine d’isolement aggrave les peines

Mots-clés en français :
  • Psychiatrie clinique
  • quartier disciplinaire
  • prison

  • Psychopathologie
  • Prisonniers
  • Prisonniers -- Services de santé mentale
  • Quartiers disciplinaires
  • Troubles mentaux
  • Prisonniers
  • Prisons
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Psychiatrie
  • Identifiant : 2021LILUM340
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 22/09/2021

Résumé en langue originale

Introduction : La surreprésentation des troubles psychiatriques en population carcérale est largement documentée dans la littérature internationale. Pourtant, l’influence de la détention sur l’apparition ou l’évolution des troubles, et l’influence de ces troubles sur le déroulement de la peine restent incertaines. En particulier, les liens entre l’isolement (sécuritaire ou disciplinaire) et la santé mentale des détenus sont insuffisamment explorés. Matériels : Nous avons réalisé deux études visant à explorer les liens entre isolement et troubles psychiatriques. (1) Une revue systématique de la littérature, réalisée en octobre 2020, à partir de publications issues de la base de données PubMed, grâce à l’équation de recherche suivante : ("mental disorders" OR "psychiatric disorders" OR "mental illness") AND ("restrictive housing" OR "solitary confinement" OR "administrative segregation" OR "seclusion" OR "disciplinary segregation" OR "supermax"). (2) Une étude transversale rétrospective évaluant les antécédents psychiatriques et addictologiques des détenus placés au quartier disciplinaire du centre pénitentiaire d’Annoeullin de mai 2020 à janvier 2021, ainsi que les passages à l’acte auto-agressif dans les 3 mois suivant le placement. Résultats : (1) 18 études ont été retenues selon nos critères d’inclusion. 9 études retrouvaient une association significative entre antécédents psychiatriques ou addictologiques et placement à l’isolement. 6 études rapportaient une augmentation significative du risque de présenter des symptômes psychiatriques ou d’être hospitalisé en psychiatrie après un placement à l’isolement. 2 études rapportaient une augmentation significative de la mortalité de cause non naturelle après un placement à l’isolement. (2) 143 détenus ont été placés au quartier disciplinaire de mai 2020 à janvier 2021. 54% avaient au moins un antécédent psychiatrique et 66% au moins un antécédent addictologique. Les antécédents psychiatriques les plus fréquents étaient les troubles de la personnalité état-limite et dyssociale (17% et 7%) et les troubles psychotiques (12%). 8% ont réalisé un passage à l’acte auto-agressif au quartier disciplinaire et 12% dans les 3 mois suivant. Conclusion : Une amélioration de la prise en charge des détenus est nécessaire au cours, mais également après le placement à l’isolement (disciplinaire ou sécuritaire). Une réflexion générale sur les conditions d’isolement et les stratégies pour le prévenir, est également impérative.

  • Directeur(s) de thèse : Belet, Bettina

AUTEUR

  • Arnaud, Anna
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