Titre original :

Etude épidémiologique descriptive de l’état de santé des patients migrants consultant à la permanence d’accès aux soins de santé du centre hospitalier de Calais de novembre 2018 à avril 2019

Mots-clés en français :
  • Migrant
  • santé des migrants
  • PASS
  • précarité
  • accès aux soins

  • Immigrés clandestins
  • Permanences d'accès aux soins de santé
  • Population de passage et migrants
  • État de santé
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine générale
  • Identifiant : 2021LILUM002
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 07/01/2021

Résumé en langue originale

Deux ans après le démantèlement de la « Jungle » de Calais, les migrants sont toujours présents mais moins nombreux et dispersés dans plusieurs petits campements. Leurs conditions de vie restent précaires et l’intensification des contrôles à la frontière rend la traversée vers l’Angleterre encore plus dangereuse. La PASS, principal lieu de prise en charge en soins primaires de ces migrants, en fait le constat. L’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques socio-démographiques et les pathologies des migrants consultant à la PASS de Calais de novembre 2018 à avril 2019. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive transversale monocentrique. Ont été inclus les patients de nationalité étrangère consultant à la PASS de Calais pour un motif médical. Il a été choisi de sélectionner les dossiers issus des consultations effectuées les deux premières semaines de chaque mois. Les pathologies observées ont été uniformisées en utilisant la Classification Internationale des Maladies (CIM 10) de l’OMS puis elles ont été regroupées par une approche simplifiée proche des grands chapitres de la CIM 10. Résultats : Au total, 1604 dossiers de consultations ont été inclus et 1489 analysés. Les patients sont en majorité des hommes (89,6%) jeunes (26,4 ans en moyenne). Pour la plupart, ils vivent à la rue (84,4%), n’ont pas de couverture sociale (94,3%) et sont en situation administrative irrégulière (89,1%). Les mineurs représentent 24% et sont le plus souvent des Mineurs Non Accompagnés non pris en charge par l’état (80,2%). 45 nationalités sont représentées, réparties majoritairement entre le Moyen-Orient (53,9%) et l’Afrique de l’Est (24,3%). Les principaux regroupements de pathologies présentés sont infectieux (22,2%), traumatologiques (16,3%), respiratoires (14,1%) et dentaires (11,5%). La gale (13,4%), les douleurs dentaires (11,8%), et les infections respiratoires basses (5,9%) sont les diagnostics les plus fréquents. Les pathologies psychiatriques représentent 5,25%. Chez les femmes, ce sont les diagnostics gynécologiques (16,7%), dentaires (13,6%) et psychiatriques (13,0%) que l’on retrouve le plus. Les pathologies observées sont le plus souvent bénignes. Les patients ne présentent pas de pathologie d’importation mais des pathologies acquises lors de la migration et sur le territoire d’arrivée. Ce constat n’a pas évolué depuis 2015 : les migrants sont moins nombreux mais présentent le même type de pathologie. Conclusion : Ces résultats vont dans le sens du « healthy migrant effect » à savoir que les migrants sont en meilleure santé que la population générale lorsqu’ils entreprennent le parcours migratoire mais que les déterminants sociaux et les conditions d’accueil ont un impact sur leur santé une fois arrivée. Ainsi, l’amélioration des conditions de vie, la facilitation de l’accès au soin, la prise en charge adaptée de la santé mentale ainsi que le développement des actions de prévention paraissent indispensables à l’amélioration de leur santé. Enfin, la situation des MNA et des femmes semble préoccupante et il serait pertinent de la développer dans le futur.

  • Directeur(s) de thèse : Kessy, Guy-Serge

AUTEUR

  • Wyts, Justine
Droits d'auteur : Ce document est protégé en vertu du Code de la Propriété Intellectuelle.
Accès libre