• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2021LILUM349
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 22/09/2021

Résumé en langue originale

Introduction : Les groupes d'entendeurs de voix s'appuient sur les savoirs expérientiels des usagers. Peu d'études scientifiques ont actuellement été réalisées concernant ces groupes. Ce travail présente une synthèse de la littérature des groupes d'entendeurs de voix, un état des lieux, puis se penche sur les retours d'expériences du déploiement du dispositif en milieu carcéral, sur le Centre Pénitentiaire Lille-Annoeullin et sur la Maison d'Arrêt de Beauvais. Méthode : Nous avons réalisé une revue narrative de la littérature sur les groupes d'entendeurs de voix. Nous avons ensuite mené 2 entretiens semi-dirigés auprès de 2 psychiatres travaillant respectivement dans la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent et dans la psychiatrie générale. Enfin, nous avons recueilli les retours d'expériences des 2 premiers sites français ayant développé le dispositif en milieu carcéral : le Centre Pénitentiaire de Lille-Annoeullin et la Maison d'Arrêt de Beauvais. Résultats : Les retours d'expérience des équipes ayant déployé le dispositif sur site sont globalement positifs. Sa mise en place nécessite en amont plusieurs étapes : une sensibilisation auprès des équipes, une formation pour les facilitateurs, une co-construction des groupes avec des entendeurs de voix. Des obstacles ont pu être rencontrés, liés aux spécificités du milieu carcéral, comme le manque de communication parfois avec les surveillants pénitentiaires, les protocoles propres à l'administration pénitentiaire, la restriction des solutions pour faire face à l'entente de voix dans un milieu qui est fermé. Par ailleurs, la mise en place des groupes ne peut se faire sans un portage institutionnel collectif. Un des psychiatres suggère que, paradoxalement, c'est dans les milieux clos que les groupes sont plus facile à mettre en place. Les entretiens semi-dirigés relatent l'importance d'une formation destinée aux psychiatres et aux internes en psychiatrie, pour soutenir le déploiement du dispositif. Conclusion : Le dispositif semble d'autant plus pertinent en milieu carcéral, milieu propice à l'émergence d'entente de voix. Les phases d'expérimentations des 2 premiers sites français proposant le dispositif en milieu carcéral sont globalement positives.